Résumé : Malika était une fille très solitaire... Son éducation rigide avait fait d'elle celle qui savait écouter sans se mêler ni aux conversations ni aux racontars d'autrui... Elle était réservée et trouvait refuge dans ses lectures. À la fin de ses études, elle décroche un boulot dans une banque... Elle est affectée au service juridique. En fin de compte, la chance était avec elle. Son bureau, assez petit, était meublé avec goût, et ses collègues la laissaient en paix puisque, apparemment, elles ne s'occupaient ni d'elle ni des autres... Seules, entre elles, elles entamaient de longues conversations, sortaient ensemble, mangeaient ensemble, faisaient leurs emplettes ensemble. Quelques secrétaires lui révélèrent des réalités osées et incamouflables sur certaines d'entre elles. Un peu choquée par leurs révélations, Malika préfère se terrer davantage dans son petit coin et s'occuper de son boulot sans plus. Quelques jours plus tard, alors qu'elle sortait d'une réunion, elle demande à son directeur de lui changer de bureau. Ce dernier, peut-être au courant de certaines choses, ne fera aucune objection, et Malika est affectée au deuxième étage. Elle avait enfin un bureau à elle seule. Cependant, il était communicatif avec un autre bureau par une porte vitrée, et dans lequel se trouvait un ingénieur en informatique... Chahine, c'était son prénom... Malika ne risque pas de l'oublier puisqu'il la fait toujours penser au grand réalisateur égyptien Youcef Chahine. Tout à ses débuts, la jeune femme n'accorda pas trop d'attention à ce collègue "isolé". Leur relation était purement professionnelle. Chahine était un jeune homme comme on n'en rencontre pas souvent : beau, sympa, intelligent, serviable... Les jeunes filles de la banque n'avaient d'yeux que pour lui. Mais Malika avait aussi remarqué qu'aucune d'elles ne l'intéressait. Peut-être, se dit-elle, avait-il déjà une relation ailleurs... Bref, plongée dans ses occupations quotidiennes, la jeune fille ne fera plus attention à lui. De temps à autre, il leur arrivait d'échanger des formules de politesse sans plus. La jeune femme aimait beaucoup son travail. Elle ne quittait son bureau que pour une réunion ou une tâche liée à la sienne dans un autre service. Si bien que le surmenage commençait à la tarauder. Elle avait souvent des migraines et souffrait de bouffées de chaleur. Une collègue lui conseille de voir un médecin. Mais Malika, apparemment, n'avait pas que ça en tête. Un matin, elle entrouvre la porte vitrée pour demander une disquette à Chahine... Un vertige brutal la fera pivoter sur elle-même. Avant qu'elle ne perde connaissance, elle sentit deux bras la soulever, des pas dans les couloirs, puis plus rien... Quant elle rouvrit les yeux, elle eut tout d'abord du mal à se rappeler ce qui s'était passé. Elle regarde autour d'elle et remarque des murs peints en blanc... Une femme habillée en blouse également blanche se penche vers elle. - Ah ! vous avez enfin l'air d'aller mieux mademoiselle, lui dit-elle... C'était l'infirmière. - Que s'est-il passé ? demande Malika... - Vous avez eu un malaise... Vous êtes surmenée. Il vous faut quelques jours de repos... Malika se redresse : - Oh, cela ira mieux d'ici quelques heures... Je ne dors pas assez, voilà ce qui explique le plus mon malaise. - Et pourquoi donc ? Vous avez des problèmes ? - Non, pas exactement... Mais je souffre d'insomnies depuis mon jeune âge... - Bon, je vais demander au médecin de vous prescrire quelque chose qui vous permettra de vous détendre afin que vous puissiez retrouver le sommeil. (À suivre) Y. H.