Abdelmalek Boudiaf, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, a ordonné l'ouverture d'une enquête à l'hôpital Didouche-Mourad, lors d'une visite de travail effectuée, jeudi, à Constantine. "Une commission ministérielle sera à Constantine dès demain (vendredi, ndlr), pour enquêter sur la situation à l'hôpital Didouche-Mourad, ainsi que sur les admissions qui se font à titre ‘humanitaire' dans la wilaya de Constantine", a déclaré Abdelmalek Boudiaf, lors d'une conférence de presse qu'il a animée au CHU Ibn-Badis, tout en affirmant ne pas être au courant de la situation. "J'ignorais que les cinq blocs opératoires de l'hôpital Didouche-Mourad sont toujours fermés, qu'il y a un manque de matériel et que seulement un service minimum est assuré", a affirmé le ministre en réponse à une question de Liberté. Et de poursuivre : "Des mesures seront prises à la lumière des conclusions de la commission." Aussi, force est de se demander si les responsables du secteur dans la wilaya de Constantine ne transmettaient pas des rapports erronés à la tutelle ? En effet, cette enquête intervient à la suite d'un article paru le jour de sa visite de travail, soit jeudi, sur les colonnes de Liberté, sous le titre : "La maternité du CHU est-elle prête à rouvrir ?" L'article dénonçait, entre autres, l'état des lieux de l'hôpital Didouche-Mourad qui, faut-il le rappeler, a été inauguré, le 16 avril dernier, par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Les responsables locaux avaient, alors, fait un exposé "très positif" de l'hôpital, après des travaux de réhabilitation lancés en 2011, avec une capacité de 240 lits, et qui répond aux normes internationales. Selon les mêmes responsables, l'hôpital devait assurer une prise en charge qualitative des patients. Le ministre de la Santé avait même insisté dans ce sens que "la carte sanitaire de la wilaya de Constantine est basée sur l'hôpital Didouche-Mourad". Quatre mois plus tard, l'hôpital qui devait diminuer la pression enregistrée au centre hôspitalo-universitaire Ibn-Badis et qui ne répond plus aux besoins de la wilaya est devenu une charge de plus sur le plan financier avec une rentabilité réduite à celle d'une polyclinique. Sur un autre plan et durant sa visite, Abdelmalek Boudiaf a inauguré plusieurs infrastructures inhérentes à son secteur dont le service de gynécologie-obstétrique du CHU Ibn-Badis. Le service a, pour rappel, été fermé à la suite d'un scandale sur la situation des lieux qui a éclaté, il y a un peu près d'une année, après la parution d'un article sur Liberté, ainsi que d'un reportage transmis à la télévision nationale. "Les responsables de ce service doivent préserver cet acquis qui a une capacité de 180 lits", a ordonné le ministre. Ce dernier a aussi procédé au lancement du système informatisé de gestion des polycliniques à la nouvelle polyclinique de Djebel El-Ouahch, sur les hauteurs de la ville. Enfin, il a présidé la clôture d'un séminaire organisé à l'occasion de la Journée mondiale contre l'hépatite, tenu à l'hôtel El-Hocine. Lors de son allocution, Abdelmalek Boudiaf a annoncé la disponibilité du médicament algérien contre l'hépatite, ce qui va, selon lui, permettre de diminuer la facture d'importation du traitement qui s'élève à 2 milliards de dinars en 2015. Souheila BETINA