Poursuivant leur mouvement de protestation contre la taxe de 30 dinars tunisiens, une vingtaine de personnes, venues majoritairement de Bir El-Ater, ont observé, hier, un sit-in devant le siège du consulat de Tunisie, à Tébessa. Le sit-in organisé par le mouvement associatif s'est déroulé dans le calme, devant un dispositif sécuritaire assez important. Une requête signée par les protestataires a été remise aux services consulaires tunisiens. Zergui Mohamed, président de l'Association pour le développement rural à Bir El-Ater, présent à la manifestation, nous dira : "Nous nous sommes déplacés de Bir El-Ater jusqu'à Tébessa pour observer un sit-in et exprimer nos revendications aux représentants tunisiens. Nos démarches sont pacifiques et nous souhaitons que nos frères tunisiens y répondent favorablement." Par ailleurs, l'ambassadeur d'Algérie à Tunis avait formulé, selon nos sources, une demande officielle pour rencontrer le président tunisien Béji Caïd Essebssi pour lui faire part de la colère des Algériens résidant dans la zone frontalière contre la taxe. Selon les mêmes sources, de hauts responsables à Tunis s'opposent à la suppression de la taxe et demandent aux Algériens d'être compréhensifs en rappelant la crise économique qui frappe de plein fouet la Tunisie depuis la révolution du Jasmin. Ils rappellent également le nombre de policiers recrutés pour la sécurité des touristes, dont notamment de nombreux Algériens, après la détérioration de la situation et les promotions réservées aux Algériens dans les différents hôtels du pays. De leur côté, les Algériens souhaitent que les Tunisiens n'oublient pas qu'au moment où les Européens et autres nationalités ont boudé la Tunisie à cause du terrorisme, ce sont eux, les Algériens, qui ont "sauvé ce secteur" qui, pour rappel, est considéré comme le poumon de l'économie de la Tunisie. Selon les chiffres avancés par les hauts responsables du secteur de tourisme en Tunisie, un million et demi d'Algériens ont traversé les frontières depuis le début de l'année. RACHID G.