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"Il faut une philosophie de la réforme politique en Algérie" Hugh Roberts a affirmé lors d'une vente-dédicace de son livre "Algérie-Kabylie : études et interventions"
Le professeur britannique, Hugh Roberts, ami intime de notre pays, l'Algérie, qu'il sillonne depuis les années 1970 et qu'il aime par-dessus tout du fait qu'il avait exercé comme enseignant d'anglais dans la wilaya de Bouira entre 1973 et 1974, a présenté, hier, son dernier livre intitulé Algérie-Kabylie : études et interventions (Editions Barzakh), à la librairie Multilivres-Cheikh Omar de Tizi Ouzou, en présence d'une foule nombreuse. À travers ce livre, l'auteur offre une lecture politique de notre pays tout en relevant la nécessité d'opter pour "une philosophie de la réforme politique en Algérie". En présentant son bel ouvrage à Tizi Ouzou, capitale du Djurdjura, Hugh Roberts affirme : "Je passe en revue les expériences qui ont déjà eu lieu depuis l'Independence en Algérie à l'exemple de la restructuration du secteur public dans les années 1980, puis le passage rapide à une économie de marché avec le gouvernement Hamrouche, une expérience qui, à mon sens, avait mal tourné. Toutefois, il faut admettre que l'Algérie, par son passé douloureux durant l'époque coloniale et son passage tout aussi douloureux de la colonisation à l'Indépendance, avec tout ce que cela pouvait susciter comme violence pour la société, pousse naturellement à un radicalisme utopique qui laisse très peu de chance à l'éclosion d'une vision réformiste et donc progressiste." Pour ce chercheur d'origine galloise qui enseigne actuellement l'histoire de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient dans une université américaine, la violence est un phénomène naturel qui constitue, en fait, "la partie la plus difficile de votre héritage", d'où "la nécessité d'imaginer et d'envisager des démarches réformistes à entreprendre par étapes et excluant toute forme de violence pour entrevoir des horizons prometteurs". Dans sa lancée, le chercheur britannique fait part d'un constat personnel et estime qu'"il y a trop de doctrines radicales et utopiques en Algérie", tout en considérant que "le pays doit donc profiter des expériences passées pour se doter d'une véritable philosophie de la réforme qui s'adapte à votre réalité nationale, et il s'agit là d'un travail de longue haleine qui doit être mené par des Algériens et non pas initié par des Occidentaux". L'orateur s'est déclaré, toutefois, optimiste quant à une réforme démocratique en Algérie comme pour confirmer les réflexions contenues dans son livre, où il affirme que "l'Algérie a plus de chance que les autres pays de la région pour parvenir, à long terme, à une forme de gouvernement démocratique. Cela prendra certainement du temps, mais je suis convaincu que le pays recèle déjà tous les ingrédients nécessaires pour l'instauration d'une véritable démocratie pour peu qu'il y ait une volonté politique d'aller vers une ère nouvelle". À propos des événements du Printemps noir de 2001, l'auteur, qui occulte délibérément l'appellation du "Mouvement des aarouchs" et préfère parler de "Mouvement des coordinations" qu'il évoque d'ailleurs longuement dans son ouvrage, lui qui fut un représentant d'une ONG intitulée International Crise Groupe–ICG), durant ces événements, estime que "ce mouvement a échoué à cause de la radicalisation de son programme politique et d'une vision utopique et surréaliste de toutes ses revendications contenues dans sa fameuse plateforme d'El-Kseur considérée, à l'époque, comme scellée et non négociable". K. Tighilt