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Un joyau touristique... troublé !
Station thermale de Hammam Ksana de BOUIRA
Publié dans Liberté le 24 - 08 - 2016

La source thermale de Hammam Fraksa, ou Ksana (appellation arabophone), est l'un des fleurons de la région en la matière.
Le patrimoine thermal dans notre pays est l'un des plus importants au monde, selon les spécialistes. Et pour cause, l'Algérie dispose d'environ 200 émergences hydrothermales se situant, pour l'essentiel, dans la bande du complexe orogénique alpin, comprise entre le littoral et le pédiment de la chaîne saharienne. Cette disposition géographique des sources thermales autour des zones et des localités d'habitation a favorisé l'avènement d'une tradition de villégiature et de soins.
La wilaya de Bouira est plus réputée par le tourisme de montagne, avec le majestueux mont de Tikjda. Cependant, le tourisme thermal ou thérapeutique y est également présent, mais moins médiatisé. La source thermale de Hammam Fraksa, ou Ksana (appellation arabophone), est l'un des fleurons de la région en la matière. Elle est située à 37 kilomètres au sud-ouest de Bouira et offre une minéralisation essentiellement sulfuro-sodique à faible teneur en gaz sulfureux. En 2004, deux investisseurs privés ont décidé d'y implanter un complexe thermal de haut standing, qui devait initialement comprendre trois unités, à savoir une unité de grand public, une unité d'hébergement et enfin une unité de soins spécialisés, le tout pour un investissement global de 5 milliards de dinars. Toutefois, actuellement seule l'unité grand public (bain traditionnel) est opérationnelle. Il faut dire que cette structure thermale (si on devait faire abstraction de son environnement) offre une qualité de service irréprochable. Un personnel qualifié et aux petits soins avec les curistes, une hygiène (à l'intérieur des bains) qui peut faire pâlir d'envie d'autres structures touristiques, et aussi une restauration de qualité. Preuve de ce succès, les curistes croisés, jeudi dernier, lors de notre passage sur les lieux, n'ont eu de cesse de louer la qualité des prestations qui leur sont offertes. "Très franchement la qualité est au rendez-vous. J'ai fait le tour des hammams du pays, Bouhnifia (Mascara), Righa (Aïn Defla) et Hammam Salihine (Khenchela), mais la qualité des services proposés ici est de loin la meilleure", attestera El Hadj Mustapha, un curiste originaire de Boumerdès.
Qualité de service et "guérison miraculeuse"
D'autres citoyens abonderont dans le même sens en soulignant que le personnel de ce complexe est "entièrement mobilisé" afin de leur garantir une prise en charge complète. "On est accueilli dans les meilleures conditions, c'est la quatrième fois que je viens ici et je suis comblée", témoignera une octogénaire, venue de Bouira. Outre la qualité de l'accueil et la prise en charge, on prête aux eaux de cette source thermale des qualités curatives miraculeuses. Ainsi, une jeune femme aurait repris la faculté de la parole, après des années de mutisme, juste après trois séances. La légende indique qu'elle était "habitée" par des esprits malins et que les eaux de cette source l'ont délivrée. Une touriste belge aurait retrouvé l'usage de ces deux jambes après une cure au niveau de ce complexe. Certes ces "guérisons miraculeuses" n'ont pas d'explications et encore moins de preuves scientifiques, néanmoins elles contribuent à la promotion de ce site, lequel accueille, durant la période s'étalant de décembre à juin, plus de 1 200 curistes par jour, affirme-t-on.
Cela est uniquement pour ainsi dire "le côté pile". "Côté face", c'est un tout autre tableau. Et le moins que l'on puisse dire est qu'il est peu reluisant. En effet, tout n'est qu'insalubrité, anarchie et laisser-aller.
On se croirait dans un lieu abandonné. À peine arrivés au niveau du Hammam, qu'un "parkingeur", à l'allure peu avenante, nous apostrophe : "C'est 50 DA la place !". Nous retorquons qu'il va être payé à notre retour, mais ce jeune ne voulait rien savoir. "C'est 50 DA maintenant ou bien allez vous garer ailleurs". Ce "gardien" n'est nullement associé à ce centre. Il squatte un semblant de parking et n'hésite pas à accoster les curistes de la plus violente des manières. Aux abords de la station thermale, les vendeurs ambulants prolifèrent dans tous les coins. Ces marchands de l'informel vendent de tout. Cela va de l'eau minérale, aux produits d'artisanat et bien évidemment jusqu'aux fast-foods qui, d'ailleurs, n'accordent que peu d'importance à l'hygiène. Du poulet rôti y est préparé à même le sol, des produits alimentaires exposés sous un soleil. Certains de ces marchands illégaux revendiquent "leur droit" d'exercer en ces lieux. "C'est notre droit de travailler ici ! C'est notre terre, et personne ne pourra nous l'enlever", dixit Rafik, un vendeur de casse-croûtes, qui ne donnent vraiment pas envie de casser la croûte. Un autre marchand justifie sa présence à l'intérieur même de cette station, laquelle dispose déjà d'un restaurant, par le fait que ce complexe a été bâti sur leurs terres et n'ont pas été "dédommagés en conséquence". "Je veux ma part du gâteau. Je suis un Algérien au même titre que tous les autres. Cette gargote est pour moi un signe de résistance. Ce site est loin d'être attractif et encore moins rentable", s'est-il justifié. À l'intérieur, un jeune adolescent tentera de nous céder de l'huile de lentisque en vantant ses vertus médicinales.
Une décharge d'ordures enlaidit le site. ©Ramdane Bourahla/liberté
Une décharge à ciel ouvert
Outre la prolifération du commerce informel au sein même de ce complexe, c'est également l'environnement où il est implanté qui laisse pantois. Les canalisations des eaux usées sont entièrement découvertes, les odeurs des égouts empestent à cent lieues à la ronde, les mouches et autres bestioles côtoient les curistes. Pire encore, les chiens errants ont, semble-t-il, élu domicile. Les visiteurs rencontrés sur place ne prêtaient guère attention à la présence de ces chiens. Ils s'accommodaient parfaitement. "On a pris l'habitude de les voir ici. Ils ont également le droit de profiter des eaux thermales", ironisera un citoyen.
Dans un recoin de la station, une décharge d'ordures était entreposée au vu et au su de tous. À l'arrière, le même schéma se reproduit, les mêmes scènes se dupliquent : mégots de cigarette, gobelets en plastique et autres emballages alimentaires forment un tableau noir. À côté du restaurant, on a même aperçu des détritus en tous genres. "C'est vraiment dommage... Ce complexe a tout pour être un grand centre de thermalisme, mais au lieu de cela, c'est une vaste décharge", regrettera un malade.
R. B.


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