La colère gronde au marché de Tafsit, à quelques encablures de la ville de Tamanrasset. De nombreux commerçants se sont élevés, en fin de semaine, contre le laxisme des autorités locales et l'anarchie qui règne dans cet espace commercial livré à toute sorte de spéculation en l'absence de contrôle et de régulation. Aménagé dans la précipitation pour y recaser les victimes de l'incendie ravageur qui s'était produit en juillet 2013 au grand marché de l'Assihar, cet espace peut être de toutes les vocations sauf commerciale eu égard au lieu de son implantation choisi et à son état de dégradation en raison des branchements anarchiques au réseau électrique et à l'insalubrité des lieux. Les coupures d'électricité qui durent jusqu'à 15 jours d'affilée ne sont pas sans aggraver la situation qui risque de dégénérer à tout moment si les autorités compétentes continuent de cultiver l'indifférence et manifester leur attitude autiste en fermant les yeux sur cette grave situation. Les commerçants affirment avoir saisi toutes les directions concernées afin de venir à bout de leurs problèmes, notamment la direction locale de distribution du gaz et d'électricité, qui devrait agir avant qu'un drame ne se produise, et ce, sachant que nombre de marchands ont été contraints de recourir à des méthodes dangereuses pour s'alimenter en électricité, même frauduleusement. D'où le risque de provoquer des courts-circuits dans les stands qui, de surcroît, n'obéissent à aucune norme de construction, encore moins de sécurité. En réponse aux commerçants mécontents, le président de l'APC de Tamanrasset, Zounga Ahmed Hamad, a opté pour la langue des promesses et s'engage à résoudre ce problème dans les tout prochains jours. Cependant, il les a appelés à régulariser leur situation et à s'acquitter de leur dettes liées au loyer des stands. Rappelons, par ailleurs, qu'une enveloppe financière de 120 millions de dinars a été allouée en 2013 pour la rénovation et la réhabilitation du marché de l'Assihar. Cependant, le projet n'a toujours pas vu le jour et la cagnotte accordée serait détournée et orientée à d'autres fins. Interrogé sur cette question, lors d'un point de presse tenu à son cabinet, le wali de Tamanrasset, Belkacem Silmi, a tenu à faire savoir qu'une partie de l'enveloppe a été effectivement dépensée et que la somme restante ne suffit pas à la réalisation du marché suivant les normes requises. C'est pour cette raison, d'ailleurs, que le projet a été provisoirement gelé en attendant une subvention supplémentaire. Et ce n'est vraisemblablement pas demain la veille que cette demande peut être satisfaite compte tenu des restrictions financières et des mesures d'austérité entreprises par l'Etat. RABAH KARECHE