Pour le ministre des Ressources en eau, il n'y a pas, à proprement dit, une pénurie d'eau potable notamment à Tébessa où une commission d'enquête a été dépêchée, mais une mauvaise gestion. Abdelkader Ouali, ministre des Ressources en eau et de l'Environnement a effectué, hier, une visite de travail dans la wilaya d'Oum El-Bouaghi où il a inspecté le projet d'AEP des villes d'Oum El-Bouaghi, Aïn M'lila, Aïn Kercha, Aïn Fekroun et Aïn Beïda à partir du barrage d'Ourkis, dans le cadre du système Béni Haroun. Un projet qui, pour rappel, comprend deux lots, le premier consiste en la réalisation d'une station de traitement d'une capacité de 136 000 m3, réalisé par l'entreprise espagnole Isolux, et le deuxième, à savoir conduites, réservoirs, stations de pompage et télégestion, confié en 2013 à l'entreprise publique ENRGTH Annaba. Non satisfait des taux d'avancement des travaux dans les deux lots, le ministre a avancé que "le rythme doit fondamentalement changer" et a ordonné le renforcement des travaux en faisant appel aux entreprises publiques et même privées selon la formule de gré à gré, s'il le faut. Aussi, lancera-t-il un ultimatum aux entreprises, en fixant comme délai, pour l'alimentation en eau potable, le mois de mars 2017 pour Aïn Kercha et Aïn Fekroun et à partir du mois d'avril, progressivement, pour les trois autres villes. Lors de cette courte visite, le ministre s'est exprimé sur l'outil de travail algérien, de la nécessité d'un programme de lutte contre la sécheresse, le renforcement de l'AEP, sa sécurisation avec le transfert d'une wilaya à une autre, d'un barrage à un autre ou par les systèmes qui prennent en charge les préoccupations. Il a expliqué brièvement les missions des brigades de surveillance et d'intervention sur les réseaux, nouvellement créées et démarrées d'abord à l'ouest et au centre du pays, celles de l'Est devant suivre hier (samedi). Aussi, une brigade de surveillance et d'intervention sur réseau vient d'être mise sur pied à Oum El-Bouaghi, avons-nous appris auprès de la direction. Trois véhicules et cinq scooters viennent de lui être affectés, en attendant d'autres équipements. Elle sera opérationnelle dès cette semaine et aura pour mission le repérage et le recensement des fuites ainsi que le constat des cas éventuels de fraude (branchements illicites). Elle travaillera en étroite collaboration avec une équipe d'intervention et une autre pour le suivi et le dépôt de plainte en cas de fraude. La création de cette brigade va, selon les responsables, réduire les délais de réparation des fuites par la rapidité de l'intervention et protéger le réseau. Rappelons que l'ADE d'Oum El-Bouaghi gère un réseau de 1 589 kilomètres entre adduction et distribution et le taux de fuite se situe entre 23 et 24%. "La pénurie d'eau potable est liée à la mauvaise gestion" Par ailleurs, lors de sa visite, à Tébessa, M. Abdelkader Ouali, a déclaré, dès son arrivée à la station de pompage principale située à Aïn Zaroug, que le problème de pénurie d'eau potable dans la wilaya est lié à la mauvaise gestion. "Il y a des puits à l'arrêt et des projets pour la construction de réservoirs qui n'ont pas été lancés. Tous ces problèmes ont contribué au problème de l'eau potable", a expliqué le ministre. Pour rappel, le ministre des Ressources en eau et de l'Environnement s'est déplacé à Tébessa pour s'enquérir des dispositions prises et du plan mis sur place par la commission ministérielle qui s'est rendue, il y a deux semaines, dans la wilaya en raison du problème récurrent de pénurie d'eau. Dans ce sillage, à Aïn Zaroug, le ministre s'est rendu au réservoir de Bir Salem et a ordonné sa mise en exploitation immédiate pour alimenter les quartiers situés sur les hauteurs de Tébessa, à savoir Zaouias, Rafana, El-Jazira et El-Mizab. Faut-il rappeler que le réservoir de Bir Salem a une capacité de 5 000 m3. Son fonctionnement va soulager les habitants des quartiers suscités et qui ont, longtemps, souffert du manque d'eau potable. Sur un autre volet, le ministre n'a pas été satisfait du travail effectué par les équipes d'intervention pour colmater les fuites d'eau, réparer les pannes et assurer l'entretien. "Je veux des rapports tous les deux jours sur les travaux effectués", a-t-il lancé à l'adresse des responsables du secteur dans cette wilaya. Au lieudit Aïn Chabrou, Abdelkader Ouali a visité le projet de construction d'une station pour le traitement des eaux usées sanitaires d'une capacité de 48 000 m3. Il a aussi effectué une halte au projet de construction d'un barrage à Oued Mellag dans le nord de la wilaya, pour inspecter et contrôler le taux d'avancement des travaux effectués depuis leur lancement. Il dira que "les barrages d'Oued Mellag et celui de Safsaf dans le sud de la wilaya, une fois réceptionnés, vont mettre les populations à l'abri des inondations". B. NACER/RACHID G.