Les inondations ont, encore une fois, frappé la région de Tamanrasset. Les pluies diluviennes, qui se sont abattues durant les dernières 24 h, ont provoqué les crues de plusieurs oueds et transformé la ville en mare aux canards. Les intempéries ont rapidement provoqué un vent de panique parmi la population qui a, faut-il le rappeler, déploré cinq morts à la suite des fortes précipitations enregistrées au début du mois en cours. La Protection civile a été donc amenée à intervenir pour secourir quatre personnes, membres d'une même famille, dans les villages exposés au risque des débordements des oueds en furie, notamment Tit et Outoul, situés respectivement à 40 et 20 km du chef-lieu de la commune de Tamanrasset. Selon les services météorologiques, la pluviométrie s'élève à 18 mm. Une quantité qui a largement suffi à la submersion de la ville et l'obstruction de ses axes routiers complètement recouverts de boue charriée par les torrents, notamment à la cité Guetaâ el-Oued où l'on a dénombré plusieurs sinistrés parmi les marchands installés aux abords de l'oued traversant le quartier. Hier encore, les services de la Protection civile étaient toujours en état d'alerte et avaient entamé des opérations de recherche à travers les différents points noirs et quartiers du chef-lieu de la wilaya pour parer à tout imprévu. Contactée par nos soins, une source locale a fait état d'une victime, un homme âgé d'une trentaine d'années, à Ihelfen, dont la disparition a été signalée peu après les intempéries. Selon notre source, son corps, qui aurait été emporté par les crues, n'a toujours pas été retrouvé en dépit des moyens mis en place par les équipes d'intervention et de recherche relevant de la Protection civile et la forte mobilisation des citoyens venus participer aux recherches en signe de solidarité avec la famille de la victime. Pour rappel, une trentaine de personnes, prises en otages par l'oued Tamanrasset lors de son dernier débordement, le 10 août, ont été sauvées in extremis par les services de la Protection civile. En 2015, les mêmes services avaient déploré 21 morts, dont 16 emportés par les crues de l'oued Amsel, à 35 km au sud de la ville de Tamanrasset. Deux autres ont été emportées par l'oued Imessounag à In Mguel. Tandis que les trois dernières, elles, sont mortes noyées à Taouendert, dans la région de Tin Zaouatine (500 km à l'extrême sud du chef-lieu de wilaya) et à la cité Tahaggart dans la ville de Tamanrasset. Des mesures urgentes s'imposent ainsi dans cette région qui enregistre des bilans lourds chaque année en raison des précipitations saisonnières et la médiocrité des ouvrages réalisés pour y faire face. La construction d'un barrage est également préconisée par des experts qui mettent en cause le plan de l'urbanisation de la ville et ses extensions anarchiques en l'absence de rigueur et d'autorité. RABAH KARECHE