Moins d'un mois après l'instruction du secrétaire général de la wilaya de Tamanrasset qui menaçait d'interdire dans sa wilaya toute activité du Rassemblement pour la culture et la démocratie, le siège du bureau régional du parti a subi, dans la nuit de samedi à dimanche, une attaque menée par des inconnus. Une plainte "contre X" a été par conséquent déposée auprès des services concernés. Dans un communiqué rendu public hier, les responsables locaux du RCD dénoncent la "subtilisation de plusieurs documents ainsi que le cachet du parti lors de cette attaque par effraction". Pour le RCD, il est difficile de ne pas faire le lien entre la menace de ce commis de l'Etat et cette attaque nocturne, inédite, contre le bureau régional du parti. Le parti, rappelle-t-on dans le même communiqué, fait face à de "nombreuses difficultés" depuis qu'il a décidé "d'intensifier ses activités" dans cette grande wilaya du Sud. "Récemment, dans le cadre des intenses activités du parti, de nombreuses difficultés ont été rencontrées par les militants dans leur élan de redéploiement et d'activités de proximité. Les premiers obstacles sont l'œuvre de l'administration à travers le secrétaire général de la wilaya qui, par le biais d'une décision arbitraire datant du 14 août 2016 sous le n°70-2016, a voulu interdire les activités du parti au niveau local", lit-on dans le communiqué sanctionnant une réunion tenue par les membres du bureau régional de Tamanrasset du RCD, pour "étudier les développements récents sur la scène politique régionale et les défis auxquels fait face le parti". Dans sa missive, faut-il le rappeler, le SG de la wilaya de Tamanrasset reprochait aux militants du RCD d'avoir "déplacé le portrait du président Bouteflika" qui se trouvait dans la salle de la Maison de la culture de Tamanrasset à l'occasion d'une activité organisée le 10 août dernier. Il avait alors, bizarrement, invoqué l'article 9 de la loi 19-91 du 2 décembre 1991 stipulant qu'"il est interdit dans toute réunion ou manifestation de s'opposer aux constantes nationales, de porter atteinte aux symboles de la Révolution du 1er-Novembre, à l'ordre public et aux bonnes mœurs". Ce qui est loin d'être le cas, tant que les militants du RCD, insiste-t-on dans un précédent communiqué, n'avaient pas pour objectif de nuire à l'image du Président. Pour le RCD, ce serait plutôt l'implantation du parti dans cette région du Sud qui dérange, car elle "n'agrée pas les chapelles clientélisées à souhait". Ces intimidations n'entament pas pour autant la détermination des militants du RCD à "continuer leur lutte pour la liberté, la culture et la démocratie que prône le Rassemblement depuis sa naissance". Mieux, l'encadrement du parti informe l'opinion publique locale et régionale qu'"il accroîtra ses efforts pour un maximum d'adhésion aux rangs du parti et une présence soutenue sur le terrain". Toujours dans le communiqué d'hier, le RCD a tenu à souligner, à juste titre, que "les premiers efforts ont permis l'installation des premières sections et l'adhésion de nouveaux militants aux idées et positions du parti". Farid Abdeladim