Les premiers éléments de l'enquête préliminaire tendent à écarter la thèse de l'enlèvement dont sont pourtant convaincus les parents et proches de la victime. L'enquête sur l'affaire de Jugurtha Hammama, l'écolier de 7 ans retrouvé jeudi dernier au milieu de l'après-midi dans un état comateux, gisant dans un ravin au milieu d'un verger, au village Taboukert, à une vingtaine de kilomètres à l'est de la ville de Tizi Ouzou, suit toujours son cours et commence à livrer ses premiers éléments. Après que les proches de l'enfant victime eurent confirmé que Jugurtha a bel et bien reçu un coup au crâne, puis encore évoqué avec insistance la découverte de "l'arme du crime" tout en précisant qu'il s'agit d'une planche qui se trouverait, ajoutent-ils, entre les mains des services de sécurité, des sources sûres nous ont encore confirmé, hier, qu'une femme a été placée sous contrôle judiciaire par le tribunal de Larbaâ Nath Irathen, et ce, en attendant les conclusions de l'enquête ouverte par les services de la gendarmerie depuis les premières heures qui ont suivi la découverte de l'enfant par les villageois qui se sont lancés à sa recherche juste après l'alerte donnée par les parents. Si l'acte ignoble dont a fait l'objet cet écolier de 7 ans est incontestablement avéré et s'apparente à une véritable tentative d'homicide, quid de la thèse de l'enlèvement dont les proches de la victime ainsi que les habitants du village disent être convaincus ? Des sources proches de l'enquête laissent entendre que la thèse de l'enlèvement, ou même de tentative d'enlèvement, n'est pas retenue dans cette affaire. Les mêmes sources préfèrent parler d'une "affaire de voisinage". Cependant, les membres de la famille continuent d'insister et de soutenir avec force qu'"il y a bien enlèvement". "Sinon, comment justifier le fait que l'enfant se retrouve dans un état comateux, avec la tête ensanglantée, au milieu d'un verger distant d'au moins 400 mètres du chemin de son école ? Il a dû y être conduit", nous a répondu son oncle. Pour les proches de la victime, même une "affaire de voisinage" ne peut justifier un acte aussi ignoble. Il est devenu malheureusement fréquent que des conflits entre adultes soient réglés à travers des enfants innocents. "Et aussi, n'oublions pas que Jugurtha a failli y laisser la vie, et s'il n'avait pas été retrouvé à temps, les animaux sauvages auraient pu s'en prendre à son corps frêle", dira un de ses proches, non sans rappeler le triste sort de Nihal Si Mohand dont il est important de signaler que l'enquête n'a encore révélé aucun résultat. Il est également important de souligner qu'en parlant d'"affaire de voisinage", nos sources laissent ainsi aisément supposer que la femme placée sous contrôle judiciaire n'est pas inconnue de la famille de la victime. Quant au mobile du crime, nos sources expliquent que l'enquête suit toujours son cours pour le déterminer. Samir LESLOUS