Il a eu plus de chance que Nihal Si Mohand, Nasseredine et les nombreux autres enfants qui l'ont précédé, mais son histoire n'en est pas moins choquante. Jugurtha Hammama, un enfant de 7 ans dont la circoncision était prévue pour vendredi dernier, s'est subitement retrouvé, la veille, jeudi, sur un lit d'hôpital à lutter contre la mort. Mort à laquelle il a échappé miraculeusement. Les membres de sa famille, encore sous le choc, soutiennent mordicus que leur enfant a été victime d'un enlèvement et d'une tentative d'assassinat. L'affaire, disent-ils, a eu lieu jeudi dernier en début d'après-midi au village Taboukert, situé à 20 kilomètres à l'est de la ville de Tizi Ouzou. L'enfant devait reprendre l'école à 13h. Selon son oncle maternel, la mère, qui devait l'accompagner comme à son habitude depuis la rentrée scolaire, s'est subitement aperçue que son fils était introuvable. Elle court vers l'école pour vérifier s'il ne l'a pas devancée, mais peine perdue. L'enfant est toujours introuvable. Elle informe alors le père qui s'affairait aux préparatifs de la fête du lendemain et celui-ci alerte immédiatement les habitants du village qui se mettent aussitôt à sa recherche. "Environ une heure plus tard, un habitant vient leur annoncer avoir entendu des gémissements non loin de son étable", explique l'oncle en question. "En effet, en se rendant sur les lieux, Jugurtha a été découvert dans un petit ravin au milieu d'un verger, la tête ensanglantée. Il était dans un état comateux. Tout le monde le croyait mort", a-t-il relaté, tout en précisant que "le verger en question n'est pas situé dans l'axe de l'école à laquelle il devait se rendre". Ce qui confirme, soutient-il convaincu, la piste de l'enlèvement et de la tentative d'assassinat. Du côté officiel, motus et bouche cousue. Aucune information n'a été fournie à ce sujet. Après sa découverte, le petit Jugurtha a été immédiatement évacué vers la clinique privée de Chaieb d'où il a été transféré en urgence vers le service des urgences chirurgicales du CHU Nedir-Mohamed de Tizi Ouzou. "C'est là qu'il a été constaté que l'enfant a reçu un coup au crâne", a affirmé l'oncle, expliquant que "l'arme du crime, à savoir une planche", a été découverte par la gendarmerie qui, aussitôt informée, a ouvert une enquête pour élucider cette affaire et identifier ainsi l'auteur de cet acte ignoble commis contre un enfant innocent. Encore hier, en fin de journée, la famille n'était en possession d'aucune nouvelle information concernant les résultats de l'enquête. "Depuis les premières auditions nous ignorons la suite réservée à l'enquête", nous répondra un des proches qui, comme le reste de la famille et des habitants de la région, réclament que toute la lumière soit faite au sujet de cette affaire. Selon les parents, après quatre jours passés dans un état quasi comateux, l'enfant a fini par se réveiller après avoir subi, lundi, une intervention chirurgicale à la tête. Ses jours ne sont plus en danger. Samir LESLOUS