Le ministre de l'Energie, Noureddine Bouterfa, continue son périple pour rencontrer les participants au sommet d'Alger et préparer le terrain pour un éventuel consensus sur des mesures concrètes visant à stabiliser le marché pétrolier. L'Algérie, organisatrice du Forum international de l'énergie et de la réunion informelle de l'Opep, qui se tiennent du 26 au 28 septembre prochain, fait feu de tout bois pour tenter de réussir ce sommet énergétique mondial qui devrait voir la participation des pays producteurs de pétrole, membres ou non de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). La mission s'annonce ardue. Et c'est le moins que l'on puisse dire devant l'entêtement de certains membres influents de la communauté mondiale de l'énergie à refuser toute baisse de la production d'hydrocarbures, une des conditions sine qua non pour aboutir à une remontée des cours mondiaux. Mais l'Algérie, qui compte parmi les pays qui ont subi de plein fouet les répercussions de l'effondrement des cours du pétrole, ne semble ménager aucun effort pour essayer de convaincre ses partenaires au sein de l'Opep ou en dehors de l'impérieuse nécessité d'arriver à un rééquilibrage du marché et une stabilité des prix. Le ministre de l'Energie, Noureddine Bouterfa, continue, dans cette optique, de sillonner le monde pour rencontrer les participants au sommet d'Alger et préparer le terrain pour un éventuel consensus sur des mesures concrètes visant à stabiliser le marché pétrolier. Ainsi, après avoir rencontré jeudi à Moscou son homologue russe Alexandre Novak, M. Bouterfa s'est réuni, hier, à Paris, avec le ministre saoudien du Pétrole, Khalid al-Falih, et le secrétaire général de l'Opep, Mohammed Barkindo, pour, dit-on, discuter des moyens de stabiliser les cours du pétrole entre 50 et 60 dollars le baril. Si, pour le moment, rien n'a filtré sur les discussions avec le partenaire saoudien et le responsable de l'Opep, une déclaration à la presse du ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel al-Jubeir, ouvre des perspectives prometteuses à ce propos. "Je pense qu'il y a un mouvement vers une position commune, vers un effort commun. Si d'autres producteurs devaient s'entendre pareillement, il serait raisonnable d'admettre que l'Arabie saoudite s'aligne", a-t-il déclaré lors de son déplacement dans la capitale nipponne Tokyo. L'Arabie saoudite s'est-elle finalement résolue à se joindre au mouvement enclenché par certains producteurs de pétrole et visant à stopper l'effondrement complet des cours des hydrocarbures ? C'est lors du sommet d'Alger que, concrètement, les positions des uns et des autres sur le sujet seront connues. Mais cela reste, tout de même, un bon signe, surtout venant d'un des derniers récalcitrants à toute mesure tendant à stabiliser le marché international. Selon des sources algériennes, citées par l'APS, les échos du côté de Moscou semblent plutôt favorables quant à la contribution des Russes à la réussite du sommet énergétique d'Alger. Au double rendez-vous d'Alger (15e réunion ministérielle du Forum international de l'énergie (IEF15) et réunion informelle de l'Opep), "la délégation russe, conduite par M. Novak, va participer de manière forte et mettra tout en œuvre pour le succès de ces deux importants rendez-vous", promet M. Bouterfa, depuis Moscou. Les deux parties, algérienne et russe, ont, en effet, procédé, selon M. Bouterfa, à un échange de points de vue sur "ce qui devrait être fait, de manière à favoriser la stabilisation du marché pétrolier". L'on se garde donc pour le moment d'aller dans le détail pour laisser la primauté des décisions prises à ce sujet au sommet d'Alger. Certes, pour le moment, il ne faut pas s'attendre à des décisions spectaculaires à l'occasion de ce sommet énergétique qui se profile à un moment où l'Iran, un des gros producteurs veut regagner les parts de marché qu'il a perdues, alors que le gouvernement irakien continue de souffler le chaud et le froid quant à sa position sur toute décision de gel de la production. Selon les informations rapportées par la presse internationale spécialisée, un consensus devrait se dégager dans le sens d'un gel de la production pour le cas des membres Opep. Pour certains producteurs, il n'est pas question d'évoquer une quelconque baisse de leurs quotas respectifs de production. C'est dire que finalement, tout se jouera à ce niveau de débat. Sauf donc retournement exceptionnel de situation, le sommet d'Alger va surtout permettre de relancer les discussions sur un accord de gel de la production. Et c'est le minimum que l'on puisse attendre d'un tel événement. Hamid Saïdani