Les assassins de Chelghoum Benyoucef, P/APC de Bordj Emir-Abdelkader, commune de Tissemsilt, ont été condamnés, hier, par la cour d'Oran, à des peines allant de la peine capitale à la prison ferme. Trois accusés en fuite, dont l'assassin, ont été condamnés à mort, un complice a écopé de la perpétuité alors que les autres ont écopé de 10 et 4 ans de prison. Sur 12 inculpé —dont 9 dans le box des accusés—un seul a été acquitté. Tous étaient poursuivis pour homicide volontaire avec préméditation, complicité d'homicide, appartenance et apologie du terrorisme. La genèse de cette affaire remonte au 12 décembre 2014 lorsque Chelghoum Benyoucef, 56 ans, P/APC de la localité de Tissemsilt, a été abattu par arme à feu avant d'être décapité. Selon l'enquête menée conjointement par les services de la gendarmerie de Bordj Emir-Abdelkader et la sûreté de la daïra de Theniet El-Had, le crime a été commis par Temmar Benaï, 37 ans, terroriste notoirement connu. Les premiers éléments de l'enquête, tels que consignés dans l'arrêt de renvoi, indiquent que le défunt avait été attiré dans son domaine agricole à El-Fercha, aux environs de Bordj Emir-Abdelkader, par le gérant, C. Ahmed, 49 ans, au prétexte que les moutons étaient malades. Une fois sur les lieux, Temmar Benaï a surgi dans l'enclos, tiré sur le P/APC le touchant au torse et aux mains avant de lui trancher la gorge. L'assaillant a ensuite ligoté le gérant, ramassé le cellulaire et la serviette en cuir de la victime avant de s'enfuir. Les enquêteurs découvriront le couteau qui a servi à la décapitation sur le lieu du crime. Les investigations permettront d'établir que le crime a été perpétré avec la complicité de B. Ahmed, gérant de l'exploitation agricole, et mèneront également à l'identification d'autres complices qui reconnaîtront les faits lors des premiers interrogatoires, avant de se rétracter devant le juge d'instruction. À la barre, tous ont nié une quelconque implication dans l'assassinat qui a ébranlé la commune de Bordj Emir-Abdelkader, ce vendredi 12 décembre 2014. Dans son réquisitoire, le ministère public a considéré que le degré de responsabilité variait selon les accusés. Il a donc requis la peine capitale contre deux inculpés et la perpétuité et dix ans de réclusion pour les autres. Bien que les avocats de la défense aient tenté de plaider l'innocence de leurs mandants en vertu de l'absence de preuves matérielles tangibles, la cour qui a considéré que les accusations étaient fondées, a prononcé de lourdes peines contre les accusés. S. Ould Ali