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"J'ai laissé plus de 3 milliards dans le compte du club"
Achour Betrouni, ex-président du MCA à "liberté"
Publié dans Liberté le 01 - 10 - 2016

Malgré sa convalescence, l'ancien président du conseil d'administration de la SSPA/MCA, Achour Betrouni, nous a reçus cordialement chez lui. Celui qui avait emmené le Mouloudia à une victoire en Coupe d'Algérie et s'est exprimé par son nom a été associé aux affaires Ngoula, Roberson et Zeghdane. Achour Betrouni les a évoquées cas par cas et a parlé de son expérience à la tête de l'un des plus prestigieux clubs algériens.
Liberté : Entrons dans le vif du sujet, le premier responsable de l'actuelle direction du MCA parle de cadeau empoisonné. Peut-on connaître la situation financière du club lorsque vous l'avez quitté ?
Achour Betrouni : D'abord, ce responsable n'est pas le président et je ne connais même pas sa qualité, donc je n'ai pas à lui répondre. Pour revenir à votre question, j'ai également hérité d'une situation où le club était endetté. Seulement, moi je ne pointe pas les gens du doigt et j'ai accepté la mission avec la ferme intention de trouver des solutions.
J'ai tout fait pour réduire les dettes du club avec l'aide des gens qui étaient avec moi. Il existe des états au niveau de la société qui prouvent chaque encaissement reçu, pour chaque dépense, en somme, il existe la traçabilité de l'argent utilisé.
Comment avez-vous agi et quel a été votre plan d'action ?
J'ai épongé quelques dettes. J'ai payé les frais de location de l'ancien siège de l'ordre de 100 millions, ce qui nous a permis de gagner déjà le loyer des bureaux. J'ai payé 2 milliards de centimes au club du MC El-Eulma, relatifs au transfert du joueur Derrardja.
J'ai épuré les dettes des certains hôtels (Sveltesse, El-Biar, Dar Diaf...) et la location des habitations des joueurs. Il fallait régler la situation des salaires des joueurs puisqu'il y avait des retards de trois, quatre mois, chose que j'ai faite au fur et à mesure. Il fallait aussi régler la question de l'assurance sociale, qui n'était pas à jour.

On peut dire que, durant votre passage au MCA, la dette n'a pas augmenté...
Bien au contraire, elle a été très sensiblement réduite. J'ai laissé la somme de plus de 3 milliards de centimes dans les comptes du club. Avant mon départ, j'ai réduit la dette du club de trois à quatre milliards de centimes. Je n'ai pas le chiffre exact, mais j'ai tout fait pour prendre en charge très vite plusieurs situations "menaçantes". Je devais payer surtout ceux qui possédaient des reconnaissances de dettes et les échéanciers. Je me suis acquitté de plus d'un milliard de centimes pour les impôts afin d'avoir une mainlevée des comptes, bloqués par les créanciers qui exigeaient la récupération de leur dû. Je faisais ces opérations d'épuration de la situation petit à petit, en fonction des encaissements que le club recevait (droits TV...).

On parle, ces derniers jours, des joueurs qui ont un litige avec le club, à savoir Ngoula, Roberson et Zeghdane. Quel est votre avis ?
D'abord, il faut savoir que je n'ai recruté aucun de ces trois joueurs. Le seul élément que j'ai recruté était Boucherit sur demande de l'entraîneur Ighil. C'est le seul contrat que j'ai signé et vous pouvez le comparer aux autres. Le club était bénéficiaire puisqu'il y avait une plus-value dans son recrutement. Boucherit était arrivé au Mouloudia pour pallier le départ de Salah-Eddine.

Justement, parlons du cas de l'Ethiopien. Pourquoi avait-il quitté le MCA ?
Tout d'abord, je tiens à préciser que Salah-Eddine est un joueur vraiment professionnel. Il n'a pas accepté sa situation au sein du club, alors il a demandé de partir après avoir vu qu'il lui serait difficile de décrocher une place. Il m'a dit qu'il ne pouvait plus rester au Mouloudia et qu'il souhaitait partir pour trouver un club où il aura plus de temps de jeu. Nous avons alors résilié le contrat à l'amiable. J'ajoute qu'il a même abandonné un mois de salaire.
Pour Ngoula, la Fifa lui a donné raison. Quelle est votre explication ?
Ce joueur-là et son agent sont des mercenaires. Personnellement, je l'ai trouvé au sein du club à mon arrivée et je me suis posé la question de l'utilité d'un joueur qui empochait 10 000 euros par mois alors qu'il ne jouait pas. Ce n'était pas normal de payer quelqu'un qui ne le rendait pas sur le terrain. J'ai demandé à l'entraîneur Ighil et ce dernier m'a dit qu'il n'avait pas besoin de ses services. Malgré cela, sur le plan salarial il était traité au même titre que les autres joueurs. Il encaissait ses salaires comme les autres joueurs.

Qu'avez-vous fait, alors ?
Je l'ai convoqué dans mon bureau et je lui ai expliqué que sa situation n'arrangeait pas le club. Je lui ai dit qu'il ne pouvait pas jouer au MCA. Je lui ai fait savoir que je vais lui payer les deux mois de salaire que lui devait le club et je l'ai invité à chercher un autre club. Le joueur s'est concerté avec son agent, qui a refusé ma proposition. Il m'a appelé et a exigé le payement de tous les salaires jusqu'à expiration du contrat. J'ai établi une note où je lui ai fait savoir qu'il ne faisait plus partie de l'effectif et qu'il avait deux choix, soit chercher un club, soit s'entraîner avec les Espoirs. Il n'a jamais répondu à cette lettre et n'a jamais signé la note. Pour le cas de ce joueur, il y a eu une proposition, mais il n'y a jamais eu rupture de contrat. La preuve, je continuais à le payer.
Malgré cela, le joueur ne s'est pas privé de saisir la Fifa...
Il faut savoir qu'à la fin du mois de décembre 2015, il est venu me supplier pour que je lui accorde une semaine pour aller auprès d'une parente mourante. Je l'ai autorisé à partir, mais depuis il n'est jamais revenu. J'ai fait appel à un huissier de justice immédiatement pour constater ses absences et nous lui avons envoyé des lettres de mise en demeure. Par la suite, nous avons reçu une requête de la part de la Fifa où le joueur avait mentionné la résiliation du contrat et bien d'autres points pour défendre son cas. Nous avons répondu point par point et puis nous avons envoyé des photocopies des ordres de virement de paie pour prouver que tout ce qu'il disait était faux et que tout ce qu'a mentionné le joueur dans la requête était un pur mensonge. Nous avons monté un dossier solide que nous avons transmis à qui de droit. Nous avons attendu une réponse de la part de la Fifa mais entretemps il y a eu ce qu'il y a eu et moi je suis parti.
Quel commentaire faites-vous, donc, de la décision de la Fifa concernant le cas Ngoula ?
Il n'y a pas de décision sans appel. Il y a toujours une possibilité de saisir le TAS. Dès que le club recevra la conclusion de la chambre de résolution des litiges, il aura 21 jours pour faire appel au niveau du TAS. Je suppose que le club le fera et utilisera les arguments que j'ai cités.
La preuve, je n'ai cessé de payer le joueur que lorsqu'il avait quitté le club. C'était la période de son abandon de poste.

Passons au cas Roberson. Qu'avez-vous à dire à ce sujet ?
Roberson était payé au même titre que les autres joueurs. Il n'y a jamais eu intention de sa part de partir. Il ne m'a jamais demandé sa libération. Sans avertir personne, il a pris ses affaires et il a quitté le pays. C'est un abandon de poste et j'ai fait le nécessaire pour constater sa situation envers le club. Pour un cas pareil, c'est au Mouloudia de déposer plainte contre lui. Il n'y a pas d'affaire Roberson. Certaines personnes essayent d'utiliser ce cas pour des fins obscures. On m'a dit que le joueur évolue sous le maillot d'un autre club. Il n'a pas le droit puisque je ne l'ai pas libéré. Maintenant, si on l'a libéré après mon départ, ce serait un acte grave.
Il y a eu également le cas Zeghdane avant votre prise en main du club. Comment l'avez-vous géré ?
Lorsque j'ai accepté la mission, je devais gérer tous les dossiers. Je me suis attelé à trouver des solutions à tous les problèmes, y compris dont j'ai hérité. Nous avons scruté le dossier Zeghdane avec mes prédécesseurs et nous sommes arrivés à la conclusion qu'il fallait payer. Quand j'ai constaté que le payement du droit de formation était irréversible, nous avons constitué un dossier, mais je me suis retrouvé devant un dilemme : comment payer ? Le payement devait se faire en devises et comme le club ne possède pas un compte, c'était impossible.
Qu'avez-vous fait ?
J'ai demandé un échéancier d'abord, et puis j'ai sollicité la FAF pour payer à notre place en devises et le club remboursera l'équivalent en dinars. Ma demande n'a pas eu de suite. La FAF est dans son droit de refuser, car il paraît que le montant est assez important puisqu'il s'agit de plus de 100 000 euros. Alors, je me suis dit qu'en tant que SPA, nous avons le droit d'ouvrir un compte en devises. Alors, nous avons demandé conseil auprès du directeur de la BEA de Bir Mourad Raïs. Ce dernier nous a orientés vers la Banque centrale pour avoir une autorisation. L'affaire était restée là puisqu'entre-temps je suis parti. Je crois que même la lettre se trouve toujours au niveau de la direction.
C'est un problème qui ne me concerne pas. Malgré toutes les embûches que j'ai rencontré, j'ai toujours essayé de résoudre les solutions. Il faut savoir qu'on ne m'avait pas laissé travailler sereinement.
Trouvez-vous normal que quelqu'un, qui a laissé une ardoise de 20 milliards, parle de cadeau empoisonné aujourd'hui ?
C'est une culture à la Sonatrach. Je refuse de jeter la responsabilité sur mes prédécesseurs. J'ai accepté la mission, j'ai fait de mon mieux pour trouver des solutions à tous les problèmes. J'évite ce genre de polémiques. C'est une question de personnalité, alors j'ai focalisé mes forces à la gestion du club au quotidien. Je n'avais pas le temps d'entrer en polémique avec qui que ce soit.

Mais pourquoi la Sonatrach ne vous a pas défendu? Ne vous-êtes-vous pas senti délaissé ?
Je ne le vois pas en tant que silence. On m'a donné le choix que je n'ai pas accepté. Les gens sont en place et travaillent, mais viendra le jour où ils seront comptables. Peut-être qu'on aurait demandé à plus de retenue.
Récemment le joueur Ribery a critiqué l'ancien coach Guardiola mais il a été vite rappelé à l'ordre par la direction du Bayern. Ne pensez-vous pas que Sonatrach par le biais du président de la SPA MCA Laadj aurait dû faire de même quand Ghrib vous a descendu en flamme de la sorte dans la presse ?
(Un long silence) Normalement oui ... C'est une question pertinente mais je n'en dirais pas plus !
Entretien réalisé par : Samir LAMARI et Malik A.


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