Le ministre russe de l'Energie, Alexandre Novak, a réagi, hier, à l'accord de l'Opep à Alger. Dans une déclaration à l'agence Interfax, il a soutenu que "l'accord est une décision très positive mais la Russie ne compte pas baisser sa production pour le moment". Une déclaration qui risque d'influer négativement sur le cours du pétrole. Selon lui, la Russie veut attendre les résultats des travaux du comité technique décidé par l'accord d'Alger devant répartir les quotas au sein des membres de l'Opep, en un mot, la baisse de 750 000 barils/jour du plafond de production de l'Opep fixé par l'arrangement et convaincre les non-Opep de s'aligner sur ces décisions de baisse de production, pour se joindre à cet effort. Mais d'ici à là, elle maintiendra son niveau de production de brut, plus de 11 millions de barils, soit davantage que l'Arabie saoudite qui produit 10,5 millions de barils/jour. Le ministre russe laisse entendre également que la Russie ne compte pas baisser sa production de façon importante : "Nous parlons de maintenir les niveaux de production qui ont été atteints. Mais savoir à quel niveau, c'est encore en discussion. En octobre et novembre, les membres de l'Opep vont travailler sur les paramètres concrets de leur proposition de réduction de la production de pétrole."Cette annonce s'ajoute aux facteurs d'incertitude qui font que les prix du pétrole ne parviennent pas actuellement à dépasser le seuil des 50 dollars. Les marchés pétroliers ont intégré le fait que l'accord d'Alger ne soit pas contraignant : la limitation de production, 750 000 barils /jour, est reportée à une décision en novembre prochain lors de la réunion de l'Opep prévue à Vienne. On ne connaît donc pas également les détails de l'accord : notamment la répartition des quotas au sein des pays membres de l'Opep. On ne sait pas également si des pays non-Opep, comme la Russie, comptent s'aligner sur les décisions de l'accord de l'Opep. Mais plusieurs spécialistes pensent que la Russie affectée par la chute des prix du pétrole, serait contrainte de se joindre aux efforts de l'Opep et réduire sa production pour faire remonter les prix du pétrole, son économie étant en récession. Le ministre russe a indiqué qu'un groupe de travail russo-saoudien doit se réunir début octobre en vue d'évoquer d'éventuels efforts communs pour stabiliser le marché. K. R.