Résumé : Aussi rapide soit-elle, la demande en mariage de Racim trouvera un écho favorable auprès de Narimène. Cette dernière, si elle était étonnée par la tournure des événements, était agréablement surprise de se retrouver le jour de leurs noces sur la piste de danse et dans les bras de son mari. Etait-elle enfin heureuse ? Elle essuie une larme au bord de ses yeux, et regarde Racim qui lui souriait en lui entourant la taille. Elle prend une lente inspiration et regarde autour d'elle. La famille, les amis, les proches et les voisins étaient tous là. Tous voulaient assister à son bonheur et la féliciter. Elle se sentit si légère dans les bras de Racim. Si fragile aussi qu'elle craignait de se briser en mille morceaux. Le bonheur était quelque chose d'éphémère, lui avait-on dit. Elle ne voulait pas le croire. Le bonheur, elle le vivait en ce moment, et si c'est un rêve qu'il dure éternellement. Dans quelle magie je me retrouve Est-ce un rêve, un mythe ou les deux ? -Que la terre s'arrête de tourner Pour éterniser mon bonheur Qui-suis je en ce moment ? Une reine, une sainte ou une déesse ? Mon cœur est plein de joie Si plein que je crains qu'il ne déborde Et arrose les prairies lointaines Oh ! Mon Dieu. Faites que ce ravissement M'enrobe à jamais dans ses dédales Et que ce bonheur me berce Eternellement dans ses nuages roses. -Eh Narimène ! Tu es là ? Elle rouvrit les yeux et regarde autour d'elle. La fête battait son plein et Racim la tenait contre lui. Elle s'était laissé aller, et son cœur avait chaviré vers le royaume lointain des songes poétiques. Elle regarde Racim qui relève une mèche sur son front et lui sourit : -Tu sembles pensive tout à coup. -Oui. Je suis un peu déphasée par tout ce remue-ménage qui nous entoure. -Ce remue ménage ? Tu plaisantes ? C'est notre fête, ma chérie. Nous devrions nous donner à cœur joie pour notre plus beau jour. Elle porte une main à sa tête. -Je suis très heureuse, Racim. Heureuse comme je ne l'ai jamais été. Mais ce bonheur me fait peur. Je plane au-dessus des cieux. J'ai si peur de perdre pied, de tomber et de me fracasser en mille morceaux. Il lui relève le menton et la regarde en face : -Je ne comprends pas pourquoi tu es aussi "négative" dans tes propos. Pourquoi ne savoures-tu pas le moment présent en pensant que désormais nous serons deux pour affronter l'existence ? Elle déglutit : -Je n'arrive pas encore à croire que nous sommes mariés. Que j'ai définitivement quitté ma vie de célibataire. C'est comme dans un rêve. -C'est un rêve. Un beau rêve que nous vivons ma chérie. Ne crains rien. Toutes les filles qui se marient vivent cet "épisode" de passage d'un état à un autre. Le célibat est loin derrière nous. -Tu ne regrettes pas un peu ta liberté, Racim ? Il lui presse la main. -La liberté est en nous. Nous devrions nous accommoder à toutes les situations. Je ne regretterai jamais de t'avoir rencontrée et d'avoir fait de toi ma femme pour la vie. Quelqu'un s'approche d'eux. -Alors les tourtereaux ? De quoi parlez-vous donc avec autant de sérieux, alors que tout le monde vous attend pour découper la pièce montée ? Narimène se dégage un peu de son mari. Les deux familles s'étaient regroupées non loin d'eux et les regardaient, tandis que l'orchestre diffusait des morceaux de musique traditionnelle. Racim l'entraîne vers leurs sièges. -Allons nous asseoir. Nous devrions nous soumettre aux règles de la bienséance devant toutes ces paires d'yeux qui ne cessent de nous scruter. (À suivre) Y. H.