Résumé : Dans la soirée, Racim tente de joindre Narimène. Après plusieurs tentatives, celle-ci consentira enfin à lui répondre. Le jeune homme comprend tout à coup qu'il avait eu le coup de foudre pour elle au premier regard. Il n'hésite plus à lui demander de l'épouser et dans les meilleurs délais. Elle garde le silence un moment. Voilà des années qu'elle imaginait un tas de scénarios quant à une éventuelle demande en mariage romantique et passionnée, mais jamais aussi brève. La veille encore, ils en étaient à leurs balbutiements et ne voilà-t-il pas qu'il vient de formuler la phrase décisive. Maintenant, c'est à elle de se prononcer. De cet instant dépendra son avenir. Voulait-elle Racim pour époux dans le bonheur et le malheur jusqu'à ce que la mort les sépare ? Elle avait entendu cette expression dans tous les films à l'eau de rose et avait pleuré devant l'allégresse de l'héroïne qui remettait son destin entre les mains de l'homme qu'elle aimait. Ce soir, c'est elle qui est la star d'une situation qu'elle n'avait pas prévue il y a à peine quelques minutes. -Alors Narimène ? Tu ne réponds pas ? Dois-je prendre ton silence pour un acquiescement ou pour un refus ? Il l'entendit soupirer et prononcer d'une voix à peine audible : -Oui. Je veux t'épouser Racim. Pour le meilleur et pour le pire. Heureux il lance : -Jure alors de m'aimer et de me chérir jusqu'à la fin de nos jours. Elle sourit. -Je le jure. Et toi ? Jures-tu de m'aimer et... -Et de te chérir omri. Jusqu'à la fin des temps. Elle sentit une vague d'émotion la submerger. Son cœur se met à battre si fort dans sa poitrine qu'elle crut qu'elle allait s'évanouir. Elle porte la main à sa bouche pour étouffer un sanglot. Mais Racim l'avait entendue. -Tu pleures ? J'espère que c'est des larmes de joie. Elle ne put répondre et tenta tant bien que mal de réprimer sa crise. Il poursuit : -Bientôt, nous serons ensemble pour toujours. C'est la décision la plus rapide et la plus folle que je prends dans ma vie, mais c'est aussi la plus délicate et la plus agréable. Narimène, je ne sais pas si l'amour existe, mais je t'assure que tout à l'heure j'ai ressenti un pincement au cœur, à l'idée que tu ne voulais plus me parler. À cet instant, j'ai compris que le destin avait déjà tranché pour nous. J'espère que tu ne regretteras jamais cet engagement, aussi empressé soit-il. Narimène renifle et se mouche avant de répondre : -Je ne pourrai regretter d'avoir pris la décision de donner une suite favorable à ta proposition. Toute la journée, j'ai essayé de trouver un compromis à ton invitation à déjeuner. Je ne voulais pas te froisser, ni m'afficher avec toi non plus. Alors, j'ai décidé de te mettre au pied du mur, en te demandant de continuer à m'appeler si tu le voulais bien, afin que nous puissions nous connaître et nous apprécier. Néanmoins, je craignais une incompréhension de ta part, et aussi une déception. Je veux dire pour nous deux. -Il n'y a plus rien à craindre maintenant Narimène. C'est ma mère qui sera heureuse d'apprendre que la période d'essai a pris fin, et qu'elle pourra revenir bientôt pour discuter des formalités de notre mariage avec tes parents. Une fois tout conclu, j'ose espérer que tu auras l'amabilité et la gentillesse de m'accompagner chez le bijoutier pour choisir ta bague de fiançailles. Elle se met à rire à travers ses larmes. -Tu ne vas tout de même pas penser que je vais rater l'occasion de te ruiner, Racim. Il rit de son côté. -Tu as déjà ruiné mon cœur. Le reste importe peu. Quelques jours passent. Keltoum, heureuse comme toutes les mamans qui s'apprêtent à marier leurs fils, s'empresse d'officialiser la demande en mariage et de préparer les fiançailles qui en somme seront très brèves, puisque Racim semble pressé de fonder un foyer. À sa grande joie, la vieille femme ne se heurte à aucune contrainte de la part des parents de Narimène, qui de leur côté ne pensaient qu'au bonheur du futur couple. Le grand jour arrive. Narimène enfile sa robe de mariée et quitte la maison paternelle sous le bras protecteur de son père, en versant de chaudes larmes. Racim lui tend le bras, et elle se serre contre lui, cherchant protection et sécurité. Il était désormais le seul être qui lui inspirait confiance et sur qui elle pourra compter. Le passé était loin derrière elle, et elle tire un trait sur ses mauvais souvenirs. La fête battait son plein. Un orchestre jouait des morceaux engageants. Elle est surprise de se retrouver sur la piste pour danser dans les bras de son mari. Etait-elle heureuse enfin ? (À suivre) Y. H.