Encore une fois, le royaume du Maroc est interpellé par une résolution de l'ONU, qui réaffirme le droit à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental et l'appelle à revenir à la table des négociations. En dépit de l'opposition farouche de l'ambassadeur du Maroc à l'ONU, la proposition présentée par 25 pays, dont l'Algérie, qui réitère le droit à l'autodétermination au peuple sahraoui et soutient les efforts du SG de l'ONU et de son envoyé personnel au Sahara occidental pour relancer les négociations entre Rabat et le Front Polisario, a été adoptée. La quatrième commission des Nations unies, chargée des questions spéciales et de la décolonisation, a donc voté cette résolution. Son contenu apporte le soutien de l'Assemblée générale de l'ONU au processus des négociations initié par le Conseil de sécurité en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental. Le texte adopté par consensus a invité toutes les parties et les Etats de la région à coopérer pleinement avec Christopher Ross, l'émissaire de l'ONU. La majorité des Etats membres de l'ONU participant aux travaux de cette commission se sont accordés de manière générale à dénoncer les pratiques coloniales du Maroc au Sahara occidental. La résolution reprend les principales idées et recommandations des Nations unies pour aboutir à une solution à même de mettre un terme à ce conflit au Sahara occidental à travers une relance des négociations entre le Maroc et le Front Polisario. Il y a lieu de souligner le très large soutien apporté par la majorité des délégations des pays participant au débat de la quatrième commission sur la décolonisation au droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Rappelons que l'adoption de la résolution intervient au moment où la situation sécuritaire dans la zone d'Elguergarat, dans le sud du Sahara occidental, où le Maroc veut construire une route en violation de l'accord de cessez-le-feu de 1991, reste tendue. Cette escalade marocaine dans cette zone avait pour objectif de saper les efforts des Nations unies, qui s'apprêtent à rendre publique une proposition formelle pour relancer les négociations sur le Sahara occidental occupé, jusqu'ici entravées par le Maroc. Ce dernier ne cesse d'user de tous les subterfuges possibles et imaginables avec le soutien de la France au Conseil de sécurité de l'ONU dans la seule perspective de gagner du temps afin de retarder, voire empêcher l'organisation d'un référendum sur le droit du peuple du Sahara occidental à l'autodétermination. Merzak Tigrine