Selon Mohamed Khandriche, "le tourisme a besoin de l'artisanat traditionnel, car il constitue un atout important pour attirer des touristes qui veulent connaître la région et découvrir le patrimoine de cette wilaya". L'hémicycle Aïssat-Rabah à l'APW de Tizi Ouzou a abrité avant-hier un séminaire sur le tourisme solidaire et le patrimoine, à l'initiative de l'Association de développement local solidaire (Adels). À travers plusieurs communications, les différents intervenants ont essayé de répondre à un ensemble de questions relatives au tourisme, en général, et surtout au tourisme solidaire dans la wilaya de Tizi Ouzou en particulier. Le séminaire entre dans le cadre du projet Codesol, entrepris par trois associations, en l'occurrence Touiza Solidarité de Tizi Ouzou, Touiza Solidarité d'Ile-de-France et l'association Adels, tout cela pour valoriser l'artisanat local, développer des opportunités de création d'activités artisanales et conforter, par là-même, le renforcement des compétences et la coordination des organismes de solidarité. Selon Mohamed Khandriche, SG de l'association Touiza Solidarité France, "ce projet vise la valorisation et la préservation de l'artisanat traditionnel, ce qui incite à créer des synergies avec d'autres secteurs, tels que le tourisme qui doit être perçu comme un tourisme solidaire et respectueux du patrimoine, des territoires et de leurs habitants". Pour l'orateur, "le tourisme a besoin de l'artisanat traditionnel car, en tant qu'expression d'une culture et d'un savoir-faire spécifique, il constitue un atout important pour attirer des touristes qui veulent connaître la région et découvrir le patrimoine de cette wilaya". "L'artisanat traditionnel, dit-il, a besoin d'un tourisme qui attire une clientèle importante pour la vente des produits et l'opportunité de mettre en valeur la richesse du patrimoine local, surtout que le tourisme peut faire de l'artisanat une activité génératrice de revenus." Lors de son intervention, Jean-Marie Collombon, consultant et expert en tourisme solidaire, a longuement expliqué comment le tourisme peut être un facteur de développement local et de sauvegarde du patrimoine. Selon le conférencier, "le tourisme représente l'une des activités économiques les plus importantes au monde, et 30% des recettes mondiales du tourisme proviennent de la Méditerranée, et lorsqu'on scrute les projections d'avenir, il faut savoir que d'ici l'horizon 2025, l'on aura 270 millions de touristes supplémentaires en Méditerranée. Et si l'on ajoute les 20 millions de personnes qui proviendront de la croissance démographique, cela veut dire que le contour méditerranéen sera de plus en plus surchargé, d'où la nécessité de chercher d'autres alternatives à ce tourisme de masse". De son côté, le représentant du ministère de la Culture, Zouhir Ballalou, est revenu sur cette coopération avec l'Union européenne dans le cadre d'un programme d'appui à la protection et à la valorisation du patrimoine culturel en Algérie. "Il s'agit d'un programme de 24 millions d'euros. À travers ce projet, nous avons lancé, entre autres, des actions très concrètes, comme le financement de 18 projets associatifs pour la valorisation du patrimoine culturel ainsi que l'inventaire général du patrimoine culturel en Algérie qui est la base de toute conservation du patrimoine", a-t-il souligné. K. Tighilt