Pour parvenir à ce résultat, le gouvernement table sur une croissance des exportations d'hydrocarbures et une baisse importante des importations. Dans le document intitulé "Nouveau modèle économique", est inséré un ensemble d'indicateurs sur l'évolution de la situation financière du pays. Les chiffres renvoient à des prévisions du gouvernement. Dans cette feuille de route, les réserves en devises devraient atteindre 113, 4 milliards de dollars en 2019. Elles passeront de 127,7 milliards de dollars en 2016 à 116,6 milliards de dollars en 2017 et 111,1 milliards de dollars en 2018. D'un déficit de la balance des paiements de 17 milliards de dollars en 2016 ; 11 milliards en 2017 et 5,4 milliards de dollars en 2018, on doit passer à un solde positif de la balance des paiements en 2019 à hauteur de 2, 2 milliards de dollars. Face à ce déficit de la balance des paiements, l'Etat opérera des ponctions sur les réserves de change ou de devises : 17 milliards de dollars en 2016 ; 11 milliards de dollars en 2017 ; 5 milliards de dollars en 2018. Pour parvenir à cet objectif d'excédent de la balance des paiements, le gouvernement table sur une croissance des exportations hors hydrocarbures et une diminution importante des importations. Précisément, les exportations globales du pays passeront de 32 milliards de dollars en 2016 à 36 milliards de dollars en 2017 ; 41,8 milliards de dollars en 2018 et 47,3 milliards de dollars en 2019. Les exportations d'hydrocarbures évolueront ainsi : 30,4 milliards de dollars en 2016 ; 35 milliards de dollars en 2017 ; 40 milliards de dollars en 2018 et 45,5 milliards de dollars en 2019. Les exportations hors hydrocarbures se situeront durant cette période entre 1,5 milliard de dollars en 2016 et 1,8 milliard de dollars en 2019. Le gouvernement table sur des prix du pétrole de 45 dollars en 2016 ; 50 dollars en 2017 ; 55 dollars en 2018 et 60 dollars en 2019. L'une des clés pour parvenir à ces résultats est une croissance en quantité des exportations d'hydrocarbures du pays. Tout dépendra à la fois de l'évolution des prix du pétrole et de la mise en œuvre dans les délais du programme de développement de Sonatrach. L'un des axes de ce plan d'austérité est également une baisse importante des importations. Elles devraient passer de 44 milliards de dollars en 2016 à 42,8 milliards de dollars en 2017 ; 41,5 milliards de dollars en 2018 et 39,4 milliards de dollars en 2019. Cela passe, selon le document, par, entre autres, le renforcement du système des licences d'importation via un élargissement des produits éligibles. Aujourd'hui, seuls le ciment, le rond à béton et les véhicules sont soumis aux licences d'importation. Paradoxalement, le taux de change du dinar est fixé durant toute la période à 108 dinars pour un dollar américain. Or, le taux actuel dépasse les 110 dinars. Dans ce scénario, selon le professeur Belmihoub, le gouvernement ne peut utiliser cette variable d'ajustement pour réduire le déficit public (gonfler les recettes en dinars). En outre, le gouvernement ne prévoit pas un afflux important d'investissements directs étrangers : 2,2 milliards de dollars en 2016 ; 2,4 milliards de dollars en 2017 ; 2,6 milliards de dollars en 2018 et 2,9 milliards de dollars en 2019. Ce qui est paradoxal par rapport à la volonté de l'Exécutif d'améliorer le climat des affaires. La réussite de ce plan dépendra également des mesures d'austérité pour réduire les déficits du budget et du Trésor : la réduction puis la suppression des subventions, le plafonnement des dépenses publiques, la réduction du budget d'équipement et de fonctionnement, la maîtrise de l'expansion de la masse salariale. L'objectif est de parvenir à l'équilibre du budget de l'Etat en 2019. Mais à quel prix ? K. R.