Le déficit du Trésor est estimé à 20 milliards de dollars en 2017. Le document intitulé nouveau modèle économique qui s'assimile au plan anticrise de Sellal indique que le gouvernement compte recourir à l'endettement extérieur pour réduire le déficit du budget : un milliard de dollars à mobiliser en 2017, soit l'équivalent de 106 milliards de dinars, rapporte une source sûre citant le texte. C'est pour la première fois que le gouvernement tranche sur la question. Il a décidé d'opter pour l'endettement extérieur. Nouveauté : les crédits extérieurs contractés en 2017 serviront à réduire le déficit budgétaire. Un indice de la gravité de la situation financière. Les recettes fiscales pétrolières et celles ordinaires ne suffisant pas, le gouvernement décide de recourir, outre l'endettement extérieur, au marché local des capitaux pour résorber le trou du budget en 2017. La décision pourrait conduire les grandes entreprises comme Sonatrach, Sonelgaz et Air Algérie à mobiliser des crédits extérieurs pour financer leur plan de développement. Ce qui était, jusqu'ici, exclu. "Le recours à l'endettement extérieur ne peut être positif que si les crédits extérieurs contractés servent à financer des projets d'investissement rentable et non des dépenses budgétaires", avertit un spécialiste financier. Concernant le cadrage budgétaire qui constitue l'essentiel de ce nouveau modèle économique ou de croissance, les dépenses budgétaires sont plafonnées entre 2017 et 2019 à hauteur de 7 000 milliards de dinars, ceux de fonctionnement sont stabilisées à 4 500 milliards de dinars, soit au niveau actuel des dépenses budgétaires. Quant aux dépenses d'équipement, elles passent à 2 300 milliards de dinars, contre 3 100 milliards de dinars actuellement, soit une baisse moyenne de 25%. Elles stagneront à ce niveau durant cette période. Le déficit du trésor en 2017 est estimé à 2 000 milliards de dinars, soit 20 milliards de dollars. Pour l'éponger et arriver en 2019 à l'équilibre du budget visé par le nouveau modèle économique, le gouvernement table en 2017 sur le restant de l'argent accumulé dans le fonds de régulation (740 milliards de dinars), les marchés financiers (emprunt obligataire...) et l'endettement extérieur. Par ailleurs, le gouvernement cible des exportations hors hydrocarbures de moins de 2 milliards de dollars entre 2017 et 2019, indique le document. Sur ce plan, le gouvernement paraît peu ambitieux. Le document fixe une projection de prix du baril de 50 dollars en 2017, 55 dollars en 2018 et 60 dollars en 2019 et un taux de change pour la période de 108 DA pour un dollar américain. Le document comporte une seconde partie : la construction d'une vision à 2030. Il prévoit de multiplier par 2 ou 3 la richesse nationale à cet horizon, de porter la part de l'industrie dans le Pib de 5% actuellement à 10%, d'instituer la New public administration (pour la simplification des procédures administratives, la lutte contre la bureaucratie), la réforme de l'administration économique... K. Remouche Lire le dossier