Après avoir affirmé dans un premier temps n'avoir aucune responsabilité dans les frappes aériennes, qui ont fait 140 morts à Sanâa samedi dernier, la coalition arabe intervenant au Yémen a fini par reconnaître qu'elle a mené ces raids à cause d'une "information erronée". C'est la conclusion d'une équipe mise en place par la coalition dirigée par l'Arabie Saoudite pour enquêter sur la bavure. Dans son communiqué, elle souligne que le bombardement qui a touché des funérailles dans la capitale du Yémen a été mené en l'absence des précautions d'usage destinées à éviter les pertes civiles et sans l'accord du plus haut commandement. "En raison du non-respect des règles d'engagement et des procédures de la coalition ainsi que d'une information erronée, un avion de la coalition a visé de manière erronée cet endroit entraînant la mort et les blessures de civils", soulignent les enquêteurs. La commission d'enquête recommande en conséquence de sanctionner les personnes responsables de cette bavure, de dédommager les victimes des raids, qui outre les 140 morts ont fait plus de 525 blessés, selon l'ONU, et de revoir les "règles d'engagement" des opérations militaires au Yémen. C'est là une manière pour l'Arabie Saoudite, qui est à la tête de la coalition arabe, de minimiser sa responsabilité dans ce carnage, condamné par toute la communauté internationale. À signaler que l'organisation non gouvernementale de défense des droits de l'homme Human Rights Watch (HRW) a qualifié ces frappes d'"apparent crime de guerre". Par ailleurs, le Royaume-Uni va présenter un projet de résolution au Conseil de sécurité de l'ONU réclamant un cessez-le-feu immédiat au Yémen et appelant à une reprise du processus politique, a annoncé vendredi dernier l'ambassadeur britannique auprès des Nations unies. Merzak Tigrine