Les pays voisins de la Libye tiendront demain leur 9e réunion à Niamey, au Niger, pour tenter de trouver le meilleur moyen de mettre fin à une crise qui boucle sa cinquième année, dans un contexte politico-sécuritaire explosif. Au-delà de son caractère régulier, cette réunion va "examiner plusieurs questions liées à la situation dans la région qui est désormais confrontée au terrorisme, au crime organisé, au trafic de drogue et d'armes et à la migration clandestine", a déclaré hier le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, cité par l'APS. Cette rencontre intervient dans un contexte de forte insécurité au Niger, après les attaques successives de ces derniers jours dans la région de Tahoua (350 km au nord-est de Niamey, dont la dernière a eu lieu dans la nuit de dimanche à hier. C'est ce qu'a souligné d'ailleurs M. Messahel, à l'issue de sa rencontre jeudi à Alger avec l'émissaire onusien en Libye, Martin Kobler, en affirmant que la rencontre de Niamey "participe du soutien à la Libye et au Niger qui traverse, lui aussi, une conjoncture difficile". Affecté par le terrorisme islamiste en provenance du Mali, du Nigeria, mais aussi de Libye, le Niger a subi une meurtrière attaque terroriste la semaine dernière ayant fait 22 morts dans les rangs de ses troupes affectée à la surveillance du camp de réfugiés à Tazalit, à Tahoua. Cette attaque a été suivie par l'enlèvement d'un humanitaire américain, vendredi soir au Niger, et la mort de deux gardes pendant le rapt. Dans la nuit de dimanche à hier, l'armée nigérienne a repoussé une nouvelle attaque qui a visé la prison de Koutoukalé, à 50 km au nord-ouest de Niamey. De nombreux terroristes d'Al-Qaïda au Maghreb islamique et de Boko Haram (Nigeria) y sont détenus. Ce pourquoi le règlement de la crise libyenne constitue une partie du plan de lutte contre le terrorisme au Niger et dans l'ensemble de la région sahélo-saharienne. Mais concernant la Libye, l'Algérie qui a abrité la première réunion des ministres des Affaires étrangères des pays voisins de la Libye en mai 2014, en marge des réunions ministérielles du mouvement des non alignés, a "réaffirmé encore la nécessité d'adopter une solution politique garantissant les constantes de l'unité et de la souveraineté de la Libye et la cohésion de son peuple, ainsi que la nécessité de lutter contre le terrorisme devenu une véritable menace pour l'avenir de ce pays et de placer les intérêts suprêmes de la Libye au dessus de toute considération". Mais à la veille du 5e anniversaire de la chute de l'ancien régime de Tripoli, avec la mort de son dirigeant Mouamar Kadhafi, le processus politique a subi vendredi un énième coup de force de la part d'une partie des dirigeants libyens. L'ancien gouvernement parallèle de Tripoli s'est remis en fonction alors que celui de Tobrouk, dont le mandat avait expiré depuis des mois, continue de travailler, en ignorant l'exécutif de Fayez al-Serraj qui bénéficie de l'appui de la communauté internationale. Cette situation organise en effet toutes les conditions d'une scission de ce pays voisin. Lyès Menacer