C'est à Mossoul que le leader de l'Etat islamique, Abou Bakr al-Baghdadi, avait publiquement autoproclamé un "califat" sur des territoires conquis en Irak et en Syrie entre 2014 et 2015. Après une longue et minutieuse préparation, la bataille de Mossoul contre l'organisation terroriste Etat islamique a été lancée hier par les forces irakiennes avec le soutien d'une coalition internationale antiterroriste composée de 60 pays sous la direction les Etats-Unis. C'est dans une allocution officielle prononcée en pleine nuit à la télévision que le Premier ministre irakien Haider al-Abadi a annoncé le début de cette bataille qui se prépare depuis des mois en affirmant : "Le temps de la victoire est venu et les opérations pour libérer Mossoul ont commencé." Considérée comme le dernier bastion de Daech en Irak, la ville de Mossoul, dont la libération est jugée "décisive" dans la guerre contre le terrorisme, est la cible de cette offensive tant attendue. C'est dans cette ville que le leader de l'Etat islamique, Abou Bakr al-Baghdadi, avait publiquement proclamé un "califat" sur des territoires conquis rapidement en Irak et en Syrie entre 2014 et 2015. Quelque 30 000 forces fédérales irakiennes entre armée, police, et contre-terrorisme sont impliquées dans cette opération et les combats pourraient durer "des semaines, voire plus", selon la coalition internationale. C'est dire l'importance accordée à cette bataille par l'Irak et la coalition internationale sous commandement américain, en raison des répercussions qu'elle pourrait avoir de manière globale sur la guerre menée contre les organisations terroristes. D'autant plus que l'Etat islamique en est devenu le porte-drapeau après avoir supplanté la mouvance terroriste Al-Qaïda en perte de terrain depuis que son chef Oussama Ben Laden a été tué par les Américains au Pakistan. La programmation de cette période pour lancer cette bataille cruciale a certainement été bien calculée, car Daech est en perte de vitesse depuis quelques mois comme l'indique la perte de larges parties des territoires qu'il avait occupés selon le groupe d'analyse de défense américain IHS. En Irak, le gouvernement a notamment repris les cités de Fallouja et Ramadi. Le secrétaire américain à la Défense, Ashton Carter, a estimé que la bataille de Mossoul était "un moment décisif dans notre campagne pour infliger à l'EI une défaite durable". Lourdement armés, les terroristes qui seraient entre 3 500 et 4 000 dans la ville, selon des estimations américaines, ont eu des mois pour se préparer à cet assaut et devraient avoir recours à des attentats à la bombe, voire des boucliers humains pour ralentir leurs ennemis. Ceci étant, l'ONU et des ONG humanitaires ont exprimé leur "préoccupation" pour les quelque 1,5 million d'habitants de la deuxième ville d'Irak. Elles rappellent que "les familles sont exposées à un risque extrême d'être prises entre deux feux" ou d'être utilisées comme boucliers humains par les terroristes. Hier, sur le terrain, des milliers de combattants kurdes irakiens progressaient en direction de villages tenus par des terroristes à l'est de Mossoul. Merzak Tigrine