Ayant perdu une bonne partie du territoire pris en Irak et en Syrie, Daech a également perdu une quarantaine de ses responsables depuis que les Etats-Unis ont mis en place le programme d'élimination ciblée en 2015. Est-ce le début de la fin pour le califat d'Abou Bakr al-Baghdadi ? Délogé de Fallouja et Ramadi en Irak, de Palmyre et Raqqa en Syrie, l'Etat islamique a perdu ce week-end au profit des rebelles syriens la localité de Dabiq, une ville proche de la frontière turque, qui a une forte portée symbolique pour cette organisation terroriste. Ce nouveau revers, qui intervient au moment de l'assaut contre son fief de Mossoul par les forces irakiennes soutenues par la coalition internationale sous la direction des Etats-Unis et les peshmergas, confirme que Daech est réellement sur le déclin. Le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, qui confirme la prise de Dabiq, a aussi précisé que les rebelles ont capturé Soran, une localité mitoyenne. Il semble que cette défaite ait une forte portée symbolique pour les terroristes de l'Etat islamique, en référence à une prophétie de l'islam. Ceci étant, le territoire qui était sous contrôle de Daech en Irak et en Syrie se réduit comme peau de chagrin. Il est passé de 90 800 km2 au début 2015 à 68 300 km2 aujourd'hui, d'après les chiffres fournis par la firme américaine IHS. Depuis le début des opérations en août dernier, les rebelles soutenus par la Turquie se sont emparés de 1 130 km2 de territoire syrien, selon l'agence de presse turque Anadolu. Outre le rétrécissement du territoire qu'il occupe, l'Etat islamique a perdu un nombre important de ses chefs, notamment depuis que le Pentagone a mis en œuvre son programme d'élimination ciblée en 2015. L'on estime que plus d'une quarantaine de dirigeants ou de figures emblématiques du groupe terroriste Etat islamique ont été tués en Irak et en Syrie. Parmi les plus célèbres figurent Jihadi John, le bourreau anglais de Daech, qui se chargeait de décapiter les otages occidentaux avec une rare violence. L'autre important responsable exécuté par les Américains est Omar al-Chichani, le redoutable chef militaire venu de Tchétchénie. Abou Salah, le trésorier de l'organisation terroriste, et Fadhil Ahmad al-Hayali, considéré comme le numéro deux d'Abou Bakr al-Baghdadi font également partie des chefs de Daech victimes du programme US d'élimination ciblée. On citera aussi Abdel Rahmane al-Qadouli, commanditaire de plusieurs attentats importants et responsable des finances de Daech, Bassim Mohammed Sultan al-Bajari, ministre adjoint de la Guerre, et Talib al-Hamdumi, l'un des principaux commandants militaires de Mossoul, la deuxième ville d'Irak. C'est dire que c'est une véritable hécatombe au sein de l'Etat islamique, qui est désormais sur la défensive. Les premiers tracts annonçant le début de la bataille ont été largués sur Mossoul et appellent la population à fuir. C'est une question de jours ! Merzak Tigrine