La phase la plus difficile consiste à définir les contributions des pays membres de l'Opep pour ramener le plafond de production entre 32,5 et 33 mbj. Les acteurs du marché pétrolier international fondent beaucoup d'espoirs sur la décision qui sanctionnera les travaux de la réunion de l'Opep fin novembre prochain à Vienne. Des observateurs très au fait du secteur de l'énergie estiment que le marché va connaître un rééquilibrage. De nombreux investisseurs pensent que lors de cette rencontre il va y avoir un accord sur l'offre et que le marché va rebondir. "L'offre et la demande de pétrole brut sont désormais plus ou moins équilibrées", a indiqué Paal Kibsgaard, P-DG du groupe de services pétroliers Schlumberger, citant la stabilisation des stocks mondiaux de pétrole et le fait que l'activité du groupe a connu un regain vers la fin du troisième trimestre, en particulier en Amérique du Nord. Il en veut pour preuve le fait que la demande mondiale de pétrole a encore augmenté en septembre et devrait se situer autour de 1,2 million de barils par jour en 2016 et 2017 tandis que dans le même temps, l'offre s'est stabilisée, notamment en raison du déclin continu de la production des pays extérieurs à l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). "En nous basant sur les niveaux d'investissements actuels, nous pensons que la production des pays hors-Opep en 2017 sera au moins stable", a-t-il ajouté. Pour lui, "toute hausse de la production aux Etats-Unis, au Canada et au Brésil sera contrebalancée par la poursuite du déclin dans le reste du monde". Compte tenu des prévisions de hausse de la demande au niveau mondial, ce P-DG s'attend à ce que la demande auprès de l'Opep augmente alors que sa production est déjà à un niveau record. Ce qui laisse dire à M. Kibsgaard qu'"une hausse de la production du Nigeria, de la Libye et de l'Iran pourrait être nécessaire pour garder le marché équilibré". Tout cela signifie, remarque-t-il, que "la période de stocks de pétrole excédentaires est terminée et que l'humeur du marché devrait changer rapidement, ouvrant la voie à une augmentation des prix du pétrole, et par conséquent à des investissements en exploration et production". Les préoccupations à l'égard de la participation des autres pays hors-Opep à cet effort de stabilisation du marché sont croissantes malgré les déclarations du président russe, Vladimir Poutine, qui avait annoncé la volonté de son pays de coopérer avec l'Opep pour redresser les cours. L'Algérie, qui a facilité les négociations sur un accord de gel de production entre les deux rivaux pétroliers, l'Arabie saoudite et l'Iran, va jouer un rôle essentiel dans tous les futurs accords de production de l'Opep, a indiqué le site américain spécialisé dans l'information énergétique Oil Price. Dans un article intitulé "Pourquoi l'Algérie va devenir un élément clé dans tous les accords Opep", Oil Price explique que l'Algérie a réussi grâce à ses relations de longue date avec l'Arabie saoudite et l'Iran à rapprocher les deux antagonistes pétroliers, connus pour leur différend au sein de l'organisation. La phase la plus difficile consiste à définir les contributions des pays membres de l'Opep pour ramener leur plafond de production entre 32,5 et 33 mbj, explique Oil Price. L'"Opep est sur la bonne voie vers la baisse de sa production" qui va se traduire par une remontée rapide des cours, prévoit le média américain en s'appuyant sur les anticipations du ministre du Pétrole saoudien, Khalid Al-Falih, qui table déjà sur un possible rebond à 60 dollars d'ici la fin de l'année. Si la Russie participe à cette réduction, les conséquences seront positives pour toutes les grandes compagnies pétrolières russes et celles des pays membres de l'Opep qui vont largement bénéficier de l'accord d'Alger. Le "succès de l'Opep signifierait le retour de la croissance économique à des pays comme l'Algérie en augmentant la valeur de leur monnaie locale", conclut le média américain. Par ailleurs, le prix du baril de pétrole brut devrait rebondir à 55 dollars en 2017, contre 53 auparavant, prédit la dernière édition du Commodities Markets Outlook de la Banque mondiale. Le rapport explique cette révision à la hausse des prévisions pour les cours du pétrole en 2017 par l'accord des membres de l'Opep visant à limiter la production après une longue période de laisser-faire. B. K.