Sonatrach récolte les premiers fruits de l'intensification de ses efforts d'exploration. En effet, la compagnie pétrolière nationale annonce dans un communiqué rendu public hier la découverte de 28 accumulations d'hydrocarbures. Ces 28 découvertes, essentiellement de pétrole et de gaz, ont été réalisées en l'espace de neuf mois, c'est-à-dire de janvier à septembre 2016. La totalité de ces découvertes dont 3 sont en cours d'évaluation, ont été réalisées en effort propre. Sonatrach indique que le volume total d'hydrocarbures mis en évidence grâce aux 25 découvertes s'élève à 177,47 millions de tonnes équivalent pétrole (Tep) de réserves prouvées et probables et 401,37 millions de Tep de réserves prouvées, probables et possibles (avec moins de certitudes). Pour les réserves prouvées et probables, elles se répartissent ainsi : 97,91 millions de Tep pour le pétrole , 66,7 millions de Tep pour le gaz et 12,86 millions de Tep pour le condensat. Les découvertes se concentrent dans les bassins du Sud-Est : seize dans le bassin de Berkine, cinq dans la région d'Oued Mya, quatre découvertes dans la région d'Amguid Messaoud. Les deux découvertes restantes ont été réalisées au Sud-Ouest : l'une dans le bassin de Béchar, l'autre dans le bassin de Reggane. Ces découvertes montrent que le domaine minier national n'a pas livré tous ses secrets. Il recèle d'importantes richesses en pétrole et en gaz. Bémol, le communiqué caractérise les découvertes en réserves prouvées et probables et en réserves prouvées, probables et possibles et non en réserves prouvées (avec une grande certitude) ou récupérables. Ce qui signifie qu'il reste un gros travail de confirmation de ces réserves par le forage d'autres puits, ou par des travaux de délinéation (détermination de l'extension du réservoir). Une fois ce travail réalisé, il convient de déterminer les volumes découverts commercialisables. Ce qui n'est pas une mince affaire. Seconde observation : si l'on compare le nombre de découvertes avec les volumes d'hydrocarbures mis en évidence, l'on constate à ce stade des évaluations qu'il s'agit de petites et de moyennes découvertes, soit la tendance de ces dernières années en Algérie. La séquence choisie par le communiqué est de surcroît trop courte : neuf mois, les informations ne sont pas suffisamment précises pour pouvoir apprécier ces résultats et pour savoir si l'Algérie est en train de renouveler ses réserves. S'il est indéniable que Sonatrach est en train de consentir d'importants efforts dans le domaine de l'exploration, il ne faut pas oublier, en revanche, que l'exploration en partenariat connaît un ralentissement : pas d'appels d'offres depuis plusieurs années, problèmes d'attractivité du cadre réglementaire régissant les hydrocarbures. Ce qui empêche jusqu'ici le développement rapide de nouvelles richesses en pétrole et en gaz.