Les syndicats autonomes ont décidé, hier, d'observer deux grèves de trois jours, soit les 21, 22 et 23 novembre, puis les 27, 28 et 29 novembre, et de tenir des sit-in devant les sièges des wilayas le 21 novembre, des sit-in régionaux le 23 novembre et un sit-in national devant l'APN le 27 novembre. Cette série de décisions, qui va dans le sens d'un durcissement du mouvement de protestation entamé lors des deux grèves de deux jours organisées les 17 et 18 et les 24 et 25 octobre dernier, est le résultat d'une réunion de l'intersyndicale tenue, hier, au siège du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), à l'effet d'étudier la réaction appropriée à la non-réponse du gouvernement aux revendications relatives au projet de loi sur la retraite soulevées par les syndicats qui dénoncent un certain "mépris" à leur égard. La réaction des syndicats autonomes devait intervenir il y a une semaine, mais elle a été retardée à la demande de certains syndicats qui devaient en référer à leurs conseils nationaux pour la prise de décision. Ce qui fut fait, en effet, puisque les bureaux exécutifs des principaux syndicats de l'éducation, en l'occurrence le Cnapest, le Snapest et le CLA, en sont sortis avec l'aval de leurs instances dirigeantes pour entreprendre toutes les formes d'action qu'ils jugeraient nécessaires et allant dans le sens d'un durcissement du mouvement. Egalement, à la majorité de ses 12 membres auxquels s'est joint le syndicat de Sonelgaz, l'intersyndicale a adopté une déclaration dénonçant le refus du gouvernement d'engager le dialogue avec les syndicats autonomes. "Alors que le président de la République a, lors de son message du 1er Novembre, appelé le gouvernement à ouvrir un dialogue avec les partenaires sociaux, on constate que le gouvernement s'entête dans sa démarche de refus de dialogue", a affirmé un membre de l'intersyndicale. Ce dernier a estimé que "sa réponse, selon laquelle ce projet de loi sera discuté le 27 novembre à l'APN, est un mépris et pour les partenaires sociaux et pour les députés", en expliquant que "quand on dit que c'est irrévocable, cela veut dire qu'on n'attend même pas le vote des députés". Le communiqué n°5 de l'intersyndicale rappelle que ces actions de protestation interviennent "cinq mois après la réunion tripartite et sa décision unilatérale portant suppression de la retraite proportionnelle et la retraite sans condition d'âge, et de son approbation du Conseil des ministres, et malgré toutes les initiatives et les démarches des syndicats autonomes des différents secteurs : correspondances, journées d'études, une lettre ouverte au président de la République, colloques d'information et des grèves dans le cadre des lois de la République algérienne pour réclamer le retrait de la décision". L'intersyndicale a, tout en dénonçant les atteintes à la liberté syndicale, notamment les différentes formes de harcèlement et des poursuites judiciaires contre des représentants syndicaux, exprimé sa solidarité inconditionnelle avec les représentants des travailleurs de la SNVI et d'Algérie Télécom dans leurs revendications légitimes. En définitive, les syndicats autonomes de différents secteurs se sont dit "convaincus que la concertation et le dialogue sincère et responsable sont à même d'assurer la stabilité et la paix sociales". En invitant tous les travailleurs et les syndicats dans tous les secteurs à "l'adhésion, la vigilance et la mobilisation et à se liguer autour de leur syndicat pour protéger leurs acquis et aboutir à la satisfaction de leurs revendications légitimes", l'intersyndicale les appelle, en outre, "à se tenir prêts à tout durcissement de leur mouvement de protestation par tous les moyens légaux". L'intersyndicale réclame au gouvernement, rappelle-t-on, de "revenir sur la décision prise lors de la réunion tripartite et validée en Conseil des ministres concernant l'annulation de la retraite proportionnelle et la retraite sans condition d'âge, faire associer les syndicats indépendants dans l'élaboration du projet de la nouvelle loi de travail et la protection du pouvoir d'achat de tous les travailleurs et les employés, en particulier les catégories au faible revenu". AMAR RAFA