Il existe un dispositif de lutte mondiale contre cette maladie auquel prend part l'Algérie. Ce qui oblige les autorités concernées à déclarer ces cas de mortalité dès leur survenue. Le directeur des services vétérinaires (DSV) au ministère de l'Agriculture, Karim Boughanem, confirme la mort d'un millier d'oiseaux migrateurs atteints de grippe aviaire à Ménéa dans la wilaya de Ghardaïa. Suite à l'alerte donnée par des forestiers à Sebkhet El-Malleh, une zone humide de cette localité, une inspection des services vétérinaires s'est, selon lui, déplacée sur les lieux. Des prélèvements sur les oiseaux affectés ont été effectués et envoyés au Laboratoire central vétérinaire. Les analyses ont détecté la présence de l'influenza aviaire de type H7N1. Ce virus a touché, le 20 octobre, quelque 892 oiseaux migrateurs de différentes espèces — tadorne casarca, sarcelle marbrée, canard colvert et poule d'eau — retrouvés morts dans cette zone humide. Cependant, le Dr Boughanem tient à préciser que les bêtes ciblées par ce virus sont des oiseaux migrateurs. "Pour le moment, les oiseaux domestiques ne sont pas contaminés", rassure-t-il. "Certes, jusque-là, nous n'avons pas enregistré de contamination de l'élevage domestique, mais nous poursuivons nos recherches afin de déceler d'éventuels nouveaux cas", affirme le directeur des services vétérinaires. Pour le Dr Karim Boughanem, ces cas de mortalité sont fréquents de par le monde. Il existe un dispositif de lutte mondiale contre cette maladie auquel prend part l'Algérie. Ce qui oblige les autorités concernées à déclarer ces cas de mortalité dès leur survenue. Des mesures ont été ainsi prises pour le contrôle des déplacements à l'intérieur du pays, la traçabilité et l'abattage sanitaire. L'apparition du virus d'influenza aviaire en France depuis l'automne dernier a contraint, faut-il le rappeler, les autorités françaises à alerter les pays limitrophes quant à un risque de propagation vers les régions du Sud, principalement le Maghreb, dont l'Algérie. Dans une instruction émise le 18 février dernier, le ministère français de l'Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la Forêt a mis en garde l'ensemble des acteurs de la filière avicole et les organismes en charge de la santé animale de mettre en place des dispositifs efficaces à même d'éviter l'extension du virus au-delà des frontières hexagonales. Or, l'Algérie avait déjà suspendu toutes les importations de volailles et autres produits avicoles depuis le marché français à cause des précédentes annonces de l'existence de foyers de grippe aviaire dans l'Hexagone. Une chose est certaine, après les cas signalés dans plusieurs wilayas du pays durant les années 2006 et 2007 et qui ont occasionné, d'ailleurs, des dégâts importants, cette pathologie n'a pas réapparu dans notre pays sous forme d'épidémie. Des foyers sont enregistrés de temps à autre, mais ils sont aussitôt éliminés grâce au dispositif de lutte mis en place par la tutelle. Cette mobilisation affichée par les pouvoirs publics devrait être maintenue et renforcée afin d'éviter toute contamination locale qui entraînerait des pertes considérables à la filière avicole... B. K.