Donald Trump joindra-t-il les actes aux discours de campagne, à présent qu'il est élu, un président qui a les coudées franches ? Le candidat républicain à la Maison-Blanche, Donald Trump, avait fait, tout au long de sa campagne électorale, des promesses pour le moins osées, qui menaçaient en tout cas de bousculer un ordre et des traditions bien ancrés. Des promesses dont certaines ont vraiment de quoi faire peur aux communautés, cibles privilégiées du candidat qui ne s'est pas gêné de stigmatiser à la fois les immigrés clandestins aux USA qu'il a menacés d'expulsion et les musulmans auxquels il voulait interdire carrément l'entrée dans son pays. Il a ainsi promis la construction d'une muraille le long de la frontière mexicaine et a affiché son positionnement contre les énergies renouvelables et pour les énergies fossiles, lui qui refuse de croire à la question du changement climatique. Donald Trump a même déclaré publiquement qu'il ferait juger sa rivale, la candidate démocrate, Hillary Clinton, s'il était élu. Ceci, sans parler de son encouragement au port d'armes aux Etats-Unis pour, prétextait-il, assurer l'autodéfense des citoyens américains face notamment à la menace terroriste islamiste. Par rapport à l'immigration et à la sécurisation des frontières, il a promis d'expulser au moins "2 millions d'immigrants criminels et annuler les visas des pays étrangers qui ne les reprendront pas", de "suspendre l'immigration à partir de régions enclines au terrorisme" ou encore de "mettre en place des contrôles extrêmes aux frontières". Il a affirmé aussi vouloir instaurer "une peine de prison de deux ans au minimum qui sera imposée à tous les immigrants clandestins expulsés qui reviendraient aux USA". Quant au Mexique voisin, il a souhaité que ce soit lui qui financera la construction du mur qui empêchera l'afflux de Mexicains et autres Latinos vers le territoire de l'Oncle Sam. Sur le plan environnemental, le désormais président des USA s'est engagé à tout simplement faire fi de tous les engagements pris par de nombreux pays de la planète, y compris le sien, notamment sous l'ère de son prédécesseur Barack Obama. Selon lui, le changement et encore moins le réchauffement climatique ne seraient qu'une "fabulation" des gouvernements de par le monde, d'où sa promesse d'annuler le paiement aux Nations unies des milliards de dollars, auquel Obama s'affichait favorable pour lutter contre le changement climatique. Donald Trump veut, bien au contraire, lever toutes les restrictions imposées à la production des énergies renouvelables. Il S'est engagé, entre autres, à reprendre le projet d'oléoduc Keystone XL et rouvrir les mines de charbon du pays. Deux projets, pour le moins polluants, auxquels Obama avait opposé son veto. Très actif sur les réseaux sociaux, notamment Twitter, Trump ne ratait, en effet, aucune occasion de rejeter quasiment en bloc la politique environnementale planétaire. Il n'a pas soufflé mot, en revanche, sur ce que sera sa politique étrangère globale. Cela dit, il n'a pas été moins virulent dans ses engagements s'agissant de la politique interne des USA, lui qui s'est engagé notamment à "effacer tout l'héritage d'Obama". Autant de promesses électorales qui, désormais, font craindre le pire à bien des observateurs à travers le monde. Donald Trump joindra-t-il les actes aux discours de campagne, à présent qu'il est élu, un président qui a les coudées franches ? Difficile de pronostiquer sur un président dont l'élection, elle-même, aura déjà surpris toute la planète, même si l'on sait qu'il doit faire avec le poids de l'administration. Farid Abdeladim