Intraitable sur les questions phare de son programme, notamment celle liée à l'immigration, le nouveau président des Etats-Unis a tout de même tenté d'apaiser les craintes des manifestants, qui ont continué à défiler samedi et dimanche derniers. Donald Trump a donné un aperçu sur les hommes qui composeront son administration, en désignant le président du parti républicain Reince Priebus à la fonction-clé de secrétaire général de la Maison-Blanche, où il aura la latitude d'orchestrer toute l'action du nouveau gouvernement. L'autre nomination importante au poste de haut conseiller et chef de la stratégie du futur président de son directeur de campagne et patron du site d'informations ultraconservateur Breitbart News, en l'occurrence Stephen Bannon. "Steve et Reince sont des dirigeants très qualifiés qui ont bien travaillé ensemble pendant la campagne, et nous ont menés à une victoire historique. Maintenant, je les aurai tous les deux avec moi à la Maison- Blanche où nous allons travailler à rendre l'Amérique meilleure", a déclaré Trump après avoir annoncé leur désignation. Ceci étant, le successeur de Barack Obama, qui s'est distingué en annonçant qu'il renonçait à son salaire de président (400 000 dollars), s'est montré très ferme sur plusieurs dossiers-clés de son agenda conservateur, comme l'immigration ou l'avortement. Il a confirmé son intention de renvoyer jusqu'à 3 millions d'immigrants clandestins. Il a toutefois tenté d'apaiser les craintes suscitées par son élection dans de larges pans de la société américaine, lors d'un long entretien télévisé, dimanche, sur CBS. Trump s'adressait notamment aux manifestants qui continuaient à battre le pavé dans de nombreuses villes américaines, samedi et dimanche, en lançant : "N'ayez pas peur !" En effet, des milliers de personnes ont encore défilé à New York, dimanche, après des dizaines de milliers samedi, dans la même ville comme à Los Angeles et plusieurs milliers à Chicago. Le nouveau patron de la Maison-Blanche a condamné les actes de violence et de harcèlement contre des minorités (musulmans, Noirs ou Hispaniques) qui, selon l'opposition démocrate et des associations, se sont multipliés depuis son élection. "Je dirais aux auteurs de ces agressions verbales ou menaces : ne faites pas ça, c'est terrible, parce que je vais réunifier ce pays", a-t-il expliqué, puis se tournant ensuite vers la caméra il dira : "Arrêtez !" L'autre décision importante de Trump est la confirmation de la nomination à la Cour suprême des juges anti-avortement et favorables au port d'armes à feu. "Voici ce qui va se passer. Je suis pro-life (anti-avortement) et les juges le seront aussi", a-t-il dit. "Ils vont être très favorables au deuxième amendement de la Constitution, qui fait de la détention d'armes un droit pour chaque citoyen américain." La Cour suprême, dont le pouvoir sur les questions de société est déterminant, pourrait ainsi prendre une coloration très conservatrice. Merzak Tigrine