Pour Abrika et ses compagnons, la question de “la révocation des indus élus” est définitivement tranchée. Ayant débuté à 16 heures, jeudi dernier, la réunion du comité de suivi de l'application de la plate-forme d'El-Kseur, présidée par le Chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, et le porte-parole des archs, Bélaïd Abrika, a été interrompue aux environs de 21 heures. Une seconde séance de travail est programmée incessamment. Selon Bélaïd Abrika, “de grandes décisions seront annoncées au courant de cette semaine”. Des indiscrétions font état, entre autres, de la révision à la hausse du montant des indemnités octroyées aux familles des victimes des événements dramatiques du printemps 2001. La valeur des réparations fixée auparavant à 16 000 DA atteindrait 25 000 DA. Un statut spécifique serait également décidé au profit des innombrables jeunes qui étaient tombés sous les balles des éléments de la Gendarmerie nationale. Cependant le concept de “martyr”, tel que spécifié dans la plate-forme d'El-Kseur, n'est pas retenu. À la place, les pouvoirs publics auraient opté pour une terminologie différente moins compromettante. La démarche choisie pour régler le problème de la représentation de la Kabylie au sein des institutions, jusque-là, faisait également l'objet d'une prise en charge différente par les autorités et les archs. Si les premières privilégiaient le retrait des élus issus des scrutins législatif et local de 2002, les seconds exigeaient leur révocation. Aujourd'hui que le Chef du gouvernement a adopté les deux alternatives, “la question est définitivement tranchée” pour les archs. C'est en tout cas la conviction de Abrika. Cela étant, le retrait des élus n'est pas l'unique revendication contenue dans la plate-forme d'El-Kseur. L'officialisation de tamazight est encore en suspens. “Nous n'avons pas encore abordé cette question”, dira Abrika. En attendant, la reconnaissance de l'identité culturelle amazigh s'exprime à travers l'élévation de Yennayer au rang de fête nationale. Un décret serait en préparation ajoutant la date du 12 janvier au calendrier des jours fériés. Il est à rappeler que le dialogue entre le Chef du gouvernement et les archs avait été initié en janvier 2004. Hormis “la révocation des indus élus”, les quatre autres incidences relatives, entre autres, à l'annulation des charges fiscales pour les commerçants et la réintégration des travailleurs licenciés durant les événements du “Printemps noir” ont trouvé satisfaction. Après une pause d'une année, les pourparlers ont repris il y a deux mois, avec comme point de discordance important la problématique des élus. De son règlement dépend la normalisation de la Kabylie. Le pouvoir y tient. S. L.