Ouyahia évoque de manière officielle l'option d'élections locales anticipées. Le chef du gouvernement remet en selle la question des élections locales partielles en Kabylie. Il a affirmé hier, que ces élections auront lieu, comme indiqué par l'accord global signé entre le gouvernement et les archs en janvier 2004. Ainsi après le retrait des élus RND, Ahmed Ouyahia joint l'acte à la parole, mais sans pour autant fixer une échéance précise. Cela dit, le chef du gouvernement reprend à son compte le discours développé par le mouvement citoyen depuis octobre 2002, en rappelant les résultats des élections locales dans les wilayas de Béjaia et Tizi Ouzou, qui ont donné lieu à la mise en place de nombreuses APC, élues avec des taux de participation très bas. Pour Ouyahia, un tel état de fait justifierait leur dissolution. Et au chef du gouvernement d'avancer des chiffres qui attestent d'une réalité vécue par la région depuis près de 3 ans. Il cite pour ce faire, l'exemple de Béjaïa dont 22 APC avaient été élues avec des taux de participation inférieurs à 10%, sur un total de 52 APC existantes. Ouyahia enfonce le clou en annonçant que 4 d'entre elles avaient enregistré un taux de participation de moins de 1% et 2 autres APC avaient été élues avec respectivement 2 et 4 voix. Alignant d'autres chiffres parlants quant à la sous-représentation des assemblées élues des Béjaïa et Tizi-Ouzou, le chef du gouvernement a lancé: «Il nous faut des APC qui soient élues avec un fort taux de participation». Et d'ajouter que l'option d'élections locales anticipées doit se faire à travers «un consensus, notamment avec les partis représentés dans ces assemblées». Chose apparemment difficile à obtenir au vu des réactions des uns et des autres. En tout état de cause, la sortie d'Ahmed Ouyahia est révélatrice d'une volonté clairement affirmée de satisfaire la sixième incidence relative à la révocation des «indus élus». C'est le même Ouyahia qui a rencontré avant-hier la délégation des archs dans le cadre d'une réunion du comité de suivi, instance politique du dialogue enclenché le 14 janvier dernier. Destinée à avaliser les décisions prises par le Comité de mise en oeuvre de la plate-forme d'El Kseur, la rencontre n'a pas épuisé tout l'ordre du jour. Les deux parties ont convenu de se revoir dans le courant de la semaine, nous a déclaré, hier le chef de la délégation et porte-parole du mouvement citoyen, Belaïd Abrika. Ce dernier affiche un grand optimisme quant aux avancées obtenues lors des multiples réunions du comité de mise en oeuvre de la plate-forme d'El-Kseur. Le chef du gouvernement qui partage les appréciations de Belaïd Abrika, a d'ailleurs exprimé hier, lors de sa conférence de presse, sa pleine satisfaction quant à la marche du dialogue, insistant fortement sur l'élévation des rapports gouvernement-archs au rang de «partenaires». Pour l'heure, le dialogue a abordé les questions relatives aux réparations dues aux victimes des événements du Printemps noir et au plan de relance économique en Kabylie, croit-on savoir de bonnes sources. Les deux parties ont abouti à un accord sur ces deux questions, et il reste à formaliser l'accord par le comité de suivi. Pour les délégués des archs, les choses se présentent sous de meilleurs auspices, au sens où leur vis-à-vis montre une grande disponibilité à régler la question.