Les syndicats autonomes de différents secteurs ont appelé, hier, le gouvernement à ouvrir un dialogue franc et sans exclusive avec les représentants des travailleurs. Lors d'une rencontre avec la presse, hier, soit à la veille du sit-in national de l'intersyndicale devant l'Assemblée populaire nationale (APN), laquelle débattait le jour même en plénière du projet de loi sur la retraite, les responsables des syndicats autonomes de la Fonction publique ont réaffirmé leur détermination à poursuivre leurs actions de protestation. Ils entament, d'ailleurs, aujourd'hui, la deuxième phase de la grève de trois jours, soit les 27, 28 et 29 novembre. Néanmoins, ils se sont déclarés favorables à un "dialogue sérieux et serein pour résoudre le problème de la retraite". Tour à tour, ils ont clamé leur volonté de défendre les intérêts des travailleurs, en soulignant leur refus du projet de suppression de la retraite proportionnelle et sans condition d'âge. Les syndicats autonomes ont également dénoncé leur exclusion des consultations autour de l'enrichissement du code du travail et contre la dégradation du pouvoir d'achat. Les intervenants ont réitéré, par la même occasion, la position ferme de ne rien céder sur la question du droit à la retraite après 32 ans de cotisation. Toutefois, ils se sont dits prêts à engager une négociation autour de la question de la retraite proportionnelle pour présenter des alternatives, tout en déplorant l'absence d'interlocuteurs. Car, ont-ils fait remarquer, "le gouvernement a imposé un silence de rigueur au sujet de l'action de protestation de l'intersyndicale". Le secrétaire général du Cnapeste, Selim Oulha, a dénoncé l'attitude du gouvernement vis-à-vis du dossier de la retraite, qu'il a qualifiée de "comportement malheureux et honteux". Il a dénoncé également "le mépris envers les syndicats et même les représentants du peuple, en refusant le dialogue et la répression administrative des couches déjà fragilisées". Ceci dit, s'agissant de la nature des actions de protestation futures, une réunion de l'intersyndicale est prévue pour le 3 décembre. Une réunion durant laquelle seront évalués les résultats des précédentes actions et mis en place le plan d'actions à entreprendre. Parlant des trois jours de grève, en sus du sit-in devant l'APN, le président du SNPSP, Lyès Merabet, a indiqué, qu'en ce qui le concerne, il fera en sorte d'organiser une mobilisation à la hauteur de l'évènement, quelles qu'en soient les conditions. C'est fort du capital sympathie gagné auprès de différents segments de la société que les syndicats autonomes engagent leur action d'aujourd'hui, a estimé pour sa part, le secrétaire général du CLA, Achour Idir. Selon ce dernier, cette sympathie fait peur au gouvernement et le contraint même à revenir sur ses décisions. Il lui conseille d'ailleurs de répondre aux revendications des travailleurs, aujourd'hui, "avec des négociations et un dialogue sérieux, plutôt que de faire face à une explosion sociale en 2017". Si le projet est voté tel qu'il est présenté par le gouvernement, les syndicalistes ne baisseront pas les bras. "Nous allons continuer à défendre les travailleurs algériens et à militer même au-delà de cette date", a souligné le secrétaire général du Satef, Boualem Amoura, rappelant que par le passé, il y a eu le retrait de certains projets votés par l'APN, notamment la loi sur les hydrocarbures et d'autres gelés. En définitive, "le mouvement sera appelé à s'inscrire dans la durée", dira M. Meriane, en soulignant que "si l'APN était légitime, on n'en serait pas à ce niveau de protestation", en citant l'exemple d'Oum El-Bouaghi, où 94% de l'électorat n'ont pas de représentants à l'APN, malgré la présence de plus de 40 partis en lice. Aussi, a-t-il révélé, "vu qu'on n'a pas de représentant au sein de l'Assemblée nationale qui nous défendra, donc, le mouvement est appelé à durer plus longtemps". Amar Rafa