Au terme de la séance des débats, le wali de Béjaïa a procédé à la mise sur pied d'une commission qui se chargera de faire le tour de l'ensemble des ZAC que compte la wilaya et faire un état des lieux. Dans le cadre de la mise en œuvre des dernières orientations gouvernementales, notamment en matière d'accompagnement des entreprises locales en vue de booster les investissements hors hydrocarbures, le wali de Béjaïa, Ould Salah Zitouni, multiplie, ces dernières semaines, les rencontres avec les opérateurs économiques de la région afin de les écouter, les aider et appuyer leurs projets. En effet, après avoir tenu, le 18 novembre, une réunion de travail avec les hommes d'affaires et les industriels de la zone d'activités commerciales (ZAC) de Taharacht (Akbou), le premier responsable de la wilaya de Béjaïa a réuni, récemment au campus d'Amizour, les investisseurs issus d'une dizaine de communes de la vallée de la Soummam, dont Ouzellaguen, Sidi Aïch, El-Kseur, Adekar, Akfadou, Timezrit, Amizour, Seddouk... À noter que lors de ses différentes interventions, M. Zitouni n'a cessé de sermonner ses collaborateurs, particulièrement les directeurs de l'agence foncière, de l'industrie et des mines, de l'urbanisme et de la construction, qu'il humilie régulièrement devant l'assistance. "Arrêtez le massacre ! Vous êtes responsables des blocages que connaît cette wilaya. Et cela ne se passe qu'ici, à Béjaïa", lançait-il d'un ton furieux et menaçant à l'adresse de ces membres de l'exécutif qu'il accuse ouvertement d'incompétents. Visiblement déterminé à exécuter à la lettre la nouvelle feuille de route de ses responsables hiérarchiques, le wali de Béjaïa a tenu à souligner que "la dépendance des recettes pétrolières est finie ! L'heure étant à la diversification économique et à la promotion des investissements durables". Avant d'ajouter : "Ou on s'inscrit dans la politique du gouvernement, ou on rentre chez soi !" Une manière d'inviter l'ensemble des cadres de la wilaya à retrousser leurs manches pour redynamiser la machine du développement local. Lors de cette rencontre, il était question de passer en revue la situation de toutes les ZAC relevant des communes concernées. Ce qui a permis aux présents, notamment les opérateurs économiques et les maires de soulever tous les problèmes rencontrés sur le terrain. La majorité des intervenants déplore que leurs ZAC respectives souffrent principalement de l'absence d'électricité, de gaz naturel, d'eau potable, d'assainissement, de fibre optique, d'éclairage, d'actes de propriété... À Toudja par exemple, il n'y a qu'un seul investisseur parmi les 21 bénéficiaires de lots de terrain existant dans la ZAC qui a réalisé son projet à 100%. Celui-ci a même réussi à créer pas moins de 80 emplois directs. Dans la ZAC de Helouane (daïra d'Ifri-Ouzellaguen), qui compte sept investisseurs, il n'y en a que 2 qui activent pour le moment. L'assiette foncière devant accueillir la réalisation de 4 autres unités de production dans cette zone de 3 ha se trouve transformée en stade de football par des jeunes de la région, en raison de l'absence d'infrastructures sportives dignes de ce nom. Au terme de la séance des débats, le wali de Béjaïa a procédé à la mise sur pied d'une commission qui se chargera de faire le tour de l'ensemble des ZAC que compte la wilaya, et faire un état des lieux, afin d'assainir la situation du foncier industriel. Composée des responsables de plusieurs directions, telles que l'hydraulique, les domaines, le cadastre, la conservation des forêts, l'agence foncière, l'agriculture..., cette commission est tenue de remettre son rapport au wali dans un délai ne dépassant pas une semaine. Enfin, M. Zitouni a instruit les membres de son exécutif d'annuler les actes de propriété des "faux investisseurs", considérés comme des spéculateurs, et d'engager des procédures judiciaires en vue de récupérer les lots de terrain non exploités. "Des salles des fêtes pullulent dans nos ZAC !", s'est-il indigné.