Le projet d'extension de la zone d'activités commerciales (ZAC) d'Ouzellaguen, sise au village Hellouane, dans la daïra d'Ifri-Ouzellaguen, semble devenir chimérique. En effet, l'assiette foncière, qui devait accueillir cet ambitieux projet d'extension, a, malheureusement, été détournée de sa vocation initiale, puisque le terrain était considéré à haut rendement agricole (EAC), pour devenir une zone urbanisable, où des bâtiments continuent à pousser comme des champignons. Cette assiette foncière, une fois extraite au domaine agricole, verra l'implantation de quelque 720 logements sociaux dont les travaux de réalisation tirent à leur fin. Fallait-il sacrifier une telle poche de terrain qui aurait permis à la ZAC de Hellouane de voir son périmètre élargi au profit d'un programme de logements sociaux qu'on aurait pu réaliser ailleurs ? Est-il concevable d'implanter une cité de près d'un millier de foyers dans un terrain jouxtant une ZAC en quête d'extension ? À qui incombe alors la responsabilité d'une telle gabegie ? Des questions lancinantes qui taraudent les esprits de la population. Outre les risques liés aux différentes catastrophes naturelles, notamment les crues de l'oued Soummam (zone inondable), les futurs habitants de cette nouvelle cité auront à faire face à d'autres désagréments non moins embarrassants, tels que les nuisances sonores, la pollution, la poussière, les odeurs nauséabondes... Les appréhensions deviennent vraiment sérieuses lorsque l'on sait que l'un des investisseurs de cette ZAC a décidé de changer d'activité en transformant son unité de montage de bennes de camions en briqueterie. Selon le directeur des mines et de l'industrie (DIM) de la wilaya de Béjaïa, cette ZAC ne compte officiellement que trois unités de production. "C'est une petite zone d'activités créée par un arrêté du wali, dont la superficie globale ne dépasse pas 3,6 ha. Outre le terrain vague transformé par les jeunes de la région en stade de football, qui appartient à trois opérateurs économiques qui peinent, d'ailleurs, à le récupérer, la ZAC ne contient réellement que trois investissements", affirmera M. Bara. Concernant les autres opérateurs économiques qui se sont récemment installés, à savoir Danone Algérie, ETRHB Haddad et la base de vie de Cosider, notre interlocuteur a précisé qu'ils ont acquis leurs lots de terrain relevant du domaine privé de l'Etat, dans le cadre d'une concession aux enchères lancée en 2008. "Ces derniers investisseurs se situent hors zone d'activité dite de Hellouane, du fait que leurs terrains se trouvent au-delà du périmètre de la ZAC. Ce qui laisse entendre que cette extension hors zone n'existe pas juridiquement", a-t-il souligné. À noter que la ZAC de Hellouane, qui constitue un pourvoyeur d'emplois et de richesses non négligeables, avait déjà bénéficié, en 2014, d'un projet de réhabilitation inscrit sur les programmes sectoriels de développement (PSD). La consistance des travaux de cette opération se décline en plusieurs volets, dont le revêtement des allées en béton bitumineux, l'aménagement des trottoirs, la construction d'ouvrages d'évacuation des eaux pluviales, l'éclairage public et le raccordement aux réseaux du gaz naturel, de la fibre optique, etc. "C'est un ambitieux projet que nous attendons avec impatience. Néanmoins, sa concrétisation semble renvoyée aux calendes grecques. Les différentes promesses des pouvoirs publics ne sont toujours pas tenues", regrette un gérant d'une unité de production dans la ZAC. K. O.