Cette action a été organisée par des membres du bureau local de l'UNJA, laquelle ne serait pas encore reconnue en tant qu'organisation estudiantine. C'est une fin de semaine agitée qu'a vécue l'université Usto-Mohamed-Boudiaf d'Oran avec l'organisation d'un blocus complet des accès au campus mis en place par l'UNJA. En effet, mardi et jeudi, les étudiants n'ont pu accéder aux amphis en raison de la fermeture, avec des chaînes, de l'entrée principale de l'université, en guise de protestation. Cette action a été organisée par des membres du bureau local de l'UNJA, laquelle ne serait pas encore reconnue en tant qu'organisation estudiantine, nous dit-on. Les explications sont à chercher dans l'état général de cette importante université et qui ont conduit ainsi à une pléthore de revendications. Au cœur de ces problèmes évoqués par les étudiants, la déliquescence de la gestion administrative des départements empêtrés dans "la bureaucratie" qui fait qu'"il faut attendre des mois pour obtenir un certificat d'inscription ou un diplôme", lit-on dans un texte énumérant l'ensemble des griefs reprochés. Egalement les retards considérables dans les cours et les TD, l'absence de sorties scientifiques pour certaines filières et le manque de moyens pédagogiques. Il est encore précisé que des salles et des amphithéâtres, souvent dégradés, ne permettent pas d'accueillir tous les étudiants dans les conditions minimums requises d'enseignement. Autres points abordés, l'absentéisme des enseignants ou leurs retards, ainsi que leurs relations avec les étudiants empreints de mépris, selon ces derniers. À titre d'exemple de la déliquescence de certains départements, un étudiant inscrit en troisième année de chimie vient de constater qu'il ne figurait nulle part sur la liste d'émargement. La cause : un changement de logiciel qui "l'aurait effacé des listes". Même si les revendications ne sont pas contestées dans leur globalité par les étudiants eux-mêmes, nombreux sont ceux qui n'apprécient pas l'action de l'UNJA, dont certains membres sont accusés de vouloir régler leurs propres problèmes en prenant en otage toute l'université, témoigne un étudiant de deuxième année. D'ailleurs, des tensions sont apparues entre étudiants lors de la fermeture de l'université. De son côté, l'administration de l'Usto a réagi en rendant public un communiqué ce jeudi, dénonçant l'action de l'UNJA qui a empêché l'accès au campus "à pas moins de 20 000 étudiants, 1 000 enseignants et autant de travailleurs", ajoutant que le rectorat "a toujours fait preuve d'ouverture de dialogue avec les étudiants et toutes les organisations estudiantines". Néanmoins, aucun commentaire n'a été fait sur les points de revendications précis de l'UNJA qui a pris le soin de faire le tour des départements pour recueillir les doléances des étudiants. Demain, la situation devrait rester inchangée. D. LOUKIL