Les étudiants de l'université de Bouzaréah (Alger 2) ont maintenu leur grève générale qui paralyse le campus depuis l'agression d'une étudiante au sein même d'un amphithéâtre, le 23 février dernier. Le mot d'ordre du comité autonome des étudiants, initiateur de cette action de protestation, a été suivi, hier encore, par la quasi-totalité des étudiants. Tous les cours et les examens ont été, ainsi, boycottés par les contestataires. «Nous allons poursuivre notre grève jusqu'à ce que toutes nos revendications soient satisfaites», a déclaré Mounir, porte-parole dudit comité. Voulant élargir l'ampleur de la contestation vers les autres facultés algéroises et unifier leurs revendications, les étudiants ont procédé à la création de la coordination des comités d'Alger (CCA). La CCA a, ensuite, émis une plateforme de revendications de quatre points : renforcer la sécurité au sein des campus, prendre en charge tous les problèmes sociopédagogiques des étudiants, rétablir le magistère pour les étudiants du système classique et faciliter l'accès au mastère pour ceux du LMD. Devant ces doléances, l'administration de l'université Alger 2 fait la sourde oreille. Le recteur refuse de dialoguer avec les membres du comité autonome. «Il refuse de nous recevoir et de nous reconnaître comme partie prenante. Il fait toutes ses réunions uniquement avec les organisations estudiantines déjà agréées», a indiqué Arabe Hacene, membre de la CCA, agressé par des inconnus dans l'enceinte universitaire. Pire encore, les universitaires révoltés accusent l'administration de manipulations dans le but de casser le mouvement de grève. «On a signalé une dizaine d'agressions et de menaces contre nous, notamment les étudiantes, devant même des agents de sécurité du campus», ont-ils souligné. Ces accusations portées contre des membres des différentes organisations estudiantines, notamment l'UGEL, l'UNEA et l'UNJA, ont été formellement niées par un militant de l'UNJA : «Nous nous démarquons de tous ces agissements et de toutes sortes de violences au sein de la faculté. Nous avons juste demandé aux étudiants grévistes de respecter l'avis des étudiants voulant reprendre les cours.» «Pour ce qui est des différentes revendications légitimes des étudiants, nous avons eu les assurances du recteur, Abdelkader Henni, qu'elles seront toutes prises en charge dans les plus brefs délais», a-t-il ajouté. Dans le même sillage, les enseignants ont appelé à un débrayage de trois jours pour «dénoncer cette situation dangereuse», selon une enseignante du département de français. En revanche, toutes nos tentatives d'avoir l'avis du recteur ou de l'administration de l'université de Bouzaréah ont échoué.