Sur sa liste de députés ministrables, Ould Khelifa n'aurait pas couché le nom de Mohamed Djemaï, et encore moins ceux d'autres députés du même clan. Le remaniement ministériel que la spéculation et la supputation ont fortement entouré, serait sur le point d'être opéré. À en croire des sources au fait des convulsions du sérail, il serait même imminent. Il interviendrait, nous assure-t-on, dès que le Conseil de la nation aura délivré son quitus pour la loi de finances 2017, sinon au plus tard après la signature de ladite loi par le président de la République. Dit clairement, le remaniement devrait intervenir avant la fin du mois en cours. Ce remaniement, ainsi pressenti, serait d'ailleurs à l'origine de la passe d'armes, mardi dernier, en pleine plénière entre le chef du groupe parlementaire du FLN, Mohamed Djemaï, et le président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Mohamed Larbi Ould Khelifa, également cadre du FLN. Ce dernier aurait été sollicité, soutiennent nos sources, par la présidence de la République pour proposer des noms de députés éventuellement éligibles au poste de ministre. Tâche dont il se serait acquitté. Seulement, sur sa liste, il n'aurait pas couché le nom de Mohamed Djemaï, et encore moins ceux d'autres députés du même clan. Ce qui avait alors poussé le chef du groupe parlementaire du FLN à réagir de la sorte, faisant valoir son soutien au chef de l'Etat. "Nous sommes tous avec le président Bouteflika", avait, rappelons-le, clamé en plénière M. Djemaï, sans avoir eu l'accord de M. Ould Khelifa pour son "point d'ordre". La colère affichée ce jour-là par le chef du groupe parlementaire du FLN trahissait en effet, l'existence d'un malaise profond au sein du parti majoritaire au Parlement auquel la nouvelle Constitution confère le droit d'avoir le plus grand nombre de ministres. La Constitution révisée en février dernier prévoit que le chef de l'Etat procède à la désignation du gouvernement après avoir "consulté la majorité parlementaire". Ce qui expliquerait donc cette liste proposée par Mohamed Larbi Oud Khelifa au président de la République et son différend avec, notamment, M. Djemaï dont le rang de chef de groupe parlementaire, le fait ambitionner de devenir ministre. Ainsi, le refus du président de l'Assemblée d'être accompagné dans sa visite en Chine par le président du comité d'amitié algéro-chinoise, ne serait, en fait, qu'un prétexte pour justifier la passe d'armes en public entre les deux hommes. Un prétexte "vendu" aux médias pour cacher les dessous de cette affaire fortement liés au prochain remaniement du gouvernement. La montée au créneau du secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbes, qui a qualifié l'échange entre le chef du groupe parlementaire de son parti et le président de l'APN de "tempête dans un verre d'eau", appuie davantage la thèse de la course aux portefeuilles ministériels. Cela d'autant plus que M. Djemaï et ses partisans comptent au nombre des fidèles de l'ex-SG du FLN, Amar Saâdani. Au-delà de la guerre qui fait rage au FLN, l'onde de choc de ce remaniement pourrait s'étendre à bien d'autres partis et personnalités. Il concernerait, très probablement, le ministre de la Défense, en l'occurrence Gaïd Salah, qui ferait les frais de ses "ambitions" démesurées. Farid Abdeladim