Les années passent et se ressemblent pour le président de la JS Kabylie, Moh Cherif Hannachi. Habitué à jouer les premiers rôles, le club phare de la Kabylie se contente, ces dernières années, de lutter pour le maintien. C'est devenu du reste presque habituel de voir la formation de Djurdjura flirter avec la zone rouge. Ce qui ne constitue pas une surprise pour un club ayant perdu sa verve et sa hargne de vaincre, deux vertus ancrées dans les habitudes de la formation kabyle. Et cette saison encore s'annonce des plus tumultueuses, atteste le parcours réalisé jusque-là avec une place de relégable (14e avec 13 points seulement, soit une moyenne de 0.92 point par match). La JSK est mal lotie car si le championnat devait prendre fin maintenant, le club cher à toute la Kabylie serait condamné au purgatoire. Et le dernier revers essuyé à Bel-Abbès (défaite 2-0) risque bel et bien de compromettre l'avenir de la JSK parmi l'élite alors qu'il ne reste qu'une journée à disputer lors de cette phase aller. Elle aura lieu face au CRB au stade du 1er-Novembre. Et lorsqu'on sait que les Canaris n'ont gagné aucun match à domicile cette saison (du jamais vu dans l'histoire du club), tout porte à croire qu'elle aura du mal à chasser le signe indien à l'occasion de la réception des Belouizdadis. Pourtant, ce n'est pas les promesses qui manquent. À chaque intersaison, le boss de la JSK Hannachi sort l'artillerie lourde pour user d'effets d'annonces tonitruantes concernant l'effectif et l'encadrement technique. Sa stratégie consiste à faire table rase en procédant à des recrutements à tout va tout en misant sur une nouvelle équipe technique (nouvel entraîneur avec de nouveaux adjoints). Hannachi s'est forgé d'ailleurs la réputation d'un grand consommateur d'entraîneurs. Preuve à l'appui : 16 techniciens ont défilé à la barre technique en espace de cinq ans. Un record en la matière. Du Suisse Alain Geiger en passant par Rachid Belhout, Moussa Saïb, Meziane Ighil, Mourad Karouf, Enricco Fabbro, Nacer Sandjak, Arezki Amrouche, Azzedine Aït Djoudi, Hugo Broos, François Ciccolini, Jean Guy Wallemme, Mourad Karouf, Dominique Bijotat, Kamel Mouassa et enfin Sofiene Hidoussi. Sur les 16 entraîneurs, 7 étrangers y figurent dont certains sont devenus sélectionneurs africains, à l'image du belge Hugo Bross actuellement au Cameroun. Même stratégie adoptée en matière de recrutements de joueurs. Le président de la formation de Djurdjura engage des éléments qu'on présente comme des joueurs de qualité pouvant participer au projet tracée par la direction du club avant de décevoir en raison d'un rendement insatisfaisant. C'est le cas d'ailleurs de Malik Ziaya, déjà libéré par le club, ou encore Boulaouidat, Benkablia pour ne citer que ceux-là. Résultats des courses : la JSK va mal et son président est à court de solutions pour remettre le wagon kabyle sur les bons rails. En un mot : Hannachi n'arrive plus à insuffler une nouvelle dynamique à l'équipe. Devant le spectre de la relégation qui guette la JSK, disons que le président Hannachi n'a plus de marge de manœuvre. Que fera t-il ? Va-t-il continuer à prôner la politique de la fuite en avant en misant sur le mercato hivernal sachant qu'il pourra bénéficier de cinq licences après la décision de la FAF d'augmenter le nombre des effectifs à 27 ? Tenace, Hannachi n'est pas le genre à se retirer des affaires du club. Combien de fois a-t-il démissionné pour revenir occuper ses fonctions une fois l'orage passé. Ce qui est sûr en revanche, c'est que le boss de la JSK est dans une position peu enviable, lui qui doit faire face à la grogne des supporters. Un simple coup d'œil sur la toile nous renseigne sur la colère des fans qui demandent son départ illico presto. Et ce ne sont pas les déclarations de l'entraîneur Hidoussi qui vont apaiser les nerfs, lui qui a valu minimiser la situation dans laquelle se trouve le club phare de la Kabylie après la cuisante défaite face à l'USMBA. "Je suis sûr que nous pouvons remonter à la cinquième ou bien la sixième place", avait-il lancé. Un discours surréaliste qui ne tient pas la route sachant que la phase retour s'annonce des plus délicates. Du côté des supporters, c'est la grogne, d'aucuns réclament son départ afin de provoquer un changement radical. Les fans boudent d'ailleurs leur équipe au stade du 1er-Novembre afin d'exprimer leur désarroi. Mais Hannachi, ne veut pas céder ; il tient à sa politique jusqu'au-boutiste au détriment de l'intérêt de la JSK. Jusqu'à quand ? N. T.