La hausse des prix a touché plusieurs fruits et légumes. Elle est estimée à 20% chez de nombreux grossistes. La production agricole notamment maraîchère a besoin d'un véritable plan de culture. Il s'agit d'une méthode que doit adopter tout agriculteur. À chaque saison, il doit prévoir le contenu des paniers et élaborer ainsi une planification adéquate. Le fellah, avec le soutien et l'orientation des services agricoles, doit, pour cela, définir les surfaces nécessaires, les dates de semis et de récolte, les quantités de semences à acquérir, les espèces, les variétés...D'aucuns, parmi les experts, reconnaissent que la production est la seule garante d'une stabilité des prix. Or, une instabilité des tarifs des produits agricoles caractérise le marché national ces derniers mois. La quasi-totalité des produits a connu une hausse depuis plusieurs semaines. Cela est essentiellement dû à l'anarchie qui secoue la production nationale dont le rythme évolue en dents de scie. La cadence irrégulière insufflée au tandem, plantations-récoltes, est à l'origine de la hausse des prix sur les marchés de gros et chez les détaillants. La flambée qui a touché plusieurs fruits et légumes est estimée à 20% chez de nombreux grossistes. La rareté de certains légumes durant l'intersaison tels que les carottes, les oignons, les courgettes, les betteraves, les concombres, les haricots verts et de quelques fruits en sont la cause essentielle. La fourchette des tarifs se situe entre 70 DA et 150 DA le kilogramme. Mohamed Medjber, président de l'association des mandataires parle d'une "désorganisation" du marché, un problème sur lequel doivent, selon lui, se pencher sérieusement les pouvoirs publics. Il plaide pour un système qui répartit la production à raison de 30% pour la consommation locale, 30% dédiés au stockage aux fins de reproduction et 40% à l'exportation. Le président des mandataires est en faveur d'une marge bénéficiaire à définir pour les détaillants d'autant plus que ceux-ci, explique-t-il, achètent avec facture. Les commerçants de détail pratiquent cependant les prix en toute liberté, se couvrant derrière les lois de l'économie de marché. Pis, certains parmi eux, préfèrent jeter la marchandise qui ne trouve pas acheteur que de la vendre afin d'éviter toute éventuelle baisse des tarifs ! Fixer une marge bénéficiaire aux détaillants Une pratique incongrue devant le regard apathique ou impuissant des départements du Commerce et de l'Agriculture, censés pourtant mettre de l'ordre dans ce domaine. Le manque de production enregistrée ces dernières années s'explique en partie, également, par la cherté des intrants utilisés par le fellah et les autres charges auxquelles il fait face dans l'exercice de son métier, à savoir l'électricité, les carburants, les rémunérations des ouvriers... Ces contraintes le poussent à réduire la surface de son exploitation agricole. S'il détient 20 hectares (ha), par exemple, il se contente de n'exploiter que 2 ha pour qu'il puisse réaliser des bénéfices ou du moins, rentrer dans ses frais. Cela étant, pourquoi ne pas l'accompagner pour qu'il arrive à produire des bananes qui, actuellement sont cédées à plus de 300 DA le kg ? Le prix de ce fruit a augmenté car il est soumis, argue-t-on, au système de quota imposé à l'importation. L'Algérie peut ne pas recourir à l'étranger pour offrir ce fruit aux consommateurs. Il peut être cultivé sous serre. Il suffit d'encourager les opérateurs à investir cette filière. Une amélioration est toutefois attendue à partir du mois de janvier prochain avec l'arrivée sur le marché des récoltes des wilayas de Biskra, Tipasa et Boumerdès (Boudouaou). Pour la pomme de terre, environ 40 000 tonnes seront introduites sur les marchés grâce aux nouvelles productions en provenance d'El-Oued, Mostaganem, Aïn Defla... Concernant la flambée du prix du poulet, affiché ces derniers jours à 400 DA le kg, les spécialistes évoquent le recul de la production. Les éleveurs ont subi des pertes financières sèches à cause des conditions d'élevage défavorables en Algérie... B. K.