La lutte contre l'introduction des produits pyrotechniques en Algérie, dans laquelle se sont engagés l'administration des douanes et les services de sécurité, se poursuit à longueur d'année, mais il est difficile d'éradiquer définitivement un tel phénomène qui a pris de l'ampleur depuis des décennies. Certes, d'année en année, le fléau diminue à la faveur des opérations de contrôle accomplies dans les différentes wilayas du pays. Les statistiques de saisie avancées par les douanes, évaluées à 70 millions d'unités en 2016 contre 100 millions en 2015, montrent, si besoin est, que les quantités qui ont pénétré le marché national ont baissé. Un constat observé dans les quartiers où les marchandises se vendent relativement de manière discrète de peur des descentes des éléments de la police ou de la gendarmerie. L'entrée des pétards sur le marché algérien est l'œuvre de la contrebande qui utilise des "subterfuges" et tout autre moyen possible pour contourner la réglementation et échapper au contrôle douanier. La demande étant exprimée durant toute l'année par les supporters dans les stades et lors des fêtes de mariage. "Les contrebandiers importent en petites quantités dissimulées dans des containers de 40 pieds", a expliqué Rezki Hennad, contrôleur général à la direction du renseignement douanier, lors de son passage hier sur les ondes de la radio Chaîne III. Ils choisissent également la voie terrestre, notamment la bande frontalière de l'est du pays, affirme ce responsable. Pour lui, le dispositif d'interdiction de l'usage des pétards ne s'est pas révélé défaillant. Cette stratégie n'est pas un... pétard mouillé, semble vouloir dire ce sous-directeur à la direction générale des douanes. L'autre contrainte à laquelle sont confrontés les agents douaniers a trait à l'impossibilité de contrôler tous les containers "sinon, toute l'activité commerciale et économique du pays sera bloquée", avoue M. Hennad, qui relève que ses services procèdent par ciblage. À l'aide de ce procédé, il a été constaté en 2015 quelque 711 infractions liées au transfert illicite de capitaux d'un montant de près de 92 milliards de dinars. Par ailleurs, la mobilisation d'unités de la Gendarmerie nationale, pour la lutte contre ce trafic illicite de pétards et de produits pyrotechniques sur tout le territoire national, a permis, durant l'année 2016, la saisie de 6 324 067 unités de différents modèles et le traitement de 93 affaires ayant abouti à l'arrestation de 113 personnes. La saisie de ce type de produits, comparativement à l'année précédente, où près de 3 millions d'unités ont été confisquées, a connu une augmentation de plus de 100%. Autant de quantités de produits prohibés qui auront pour seul sort la destruction irréversible, soutient M. Hennad. Ainsi, en dépit des campagnes de sensibilisation, de mises en garde lancées par les différentes instances et du durcissement du contrôle d'entrée de ces produits sur le sol national, le commerce des jeux pyrotechniques et pétards continue de susciter l'intérêt à la fois des consommateurs et des vendeurs à l'occasion du Mawlid Ennabaoui Echarif et autres fêtes. Même si elle est devenue clandestine à cause du contrôle de plus en plus rigoureux des services de sécurité, la vente de ces produits ne s'est pas arrêtée pour autant dans les divers quartiers des grandes villes causant souvent des accidents déplorables. B. K.