Près de 250 millions d'enfants grandissent dans un pays en conflit et quelque 50 millions ont été déracinés. "Il faut prendre les avancées à leur juste valeur", a déclaré hier, Marc Lucet, représentant de l'Unicef en Algérie lors d'une rencontre avec la presse tenue à Riadh El-Feth à l'occasion de la célébration des 70 ans d'existence de cette organisation intergouvernementale des Nations unies dédiée à l'enfance. Une phrase lourde de sens qui en dit long sur un travail de longue haleine mené par l'Unicef à travers plus de 190 pays dont notamment ceux touchés par les conflits et les catastrophes mais pas seulement. En 2015, l'Unicef et ses partenaires ont vacciné 11,3 millions d'enfants contre la rougeole dans des pays en crise, permis à 4 millions d'enfants en situation d'urgence d'obtenir une éducation de base formelle ou non formelle et fourni un appui psychosocial à deux millions d'enfants. Et malgré ces efforts, de nombreux autres sont toujours laissés-pour-compte parce qu'ils sont pauvres ou difficiles à atteindre mais aussi à cause de leur sexe, leur religion, leur groupe ethnique ou leur handicap. Près de 250 millions d'enfants grandissent dans un pays en conflit et quelque 50 millions ont été déracinés. Pour ce qui est de l'Algérie, l'orateur note que "de grands pas ont été faits notamment en termes de législation" mais reconnaît que "cela demeure insuffisant". Il indiquera plus loin : "Nous travaillons avec l'Etat algérien à la réalisation, entre autres, des priorités du gouvernement pour l'enfance" poursuivant : "Pour ce qui est de l'avancement des droits et du développement de l'enfant il faut, bien entendu, travailler avec tout le monde. Cela implique la société civile à travers des associations, les universitaires et le secteur privé qui a un rôle très important." En guise d'exemple de partenariats, il citera des initiatives menées avec l'Ecole nationale d'informatique ou encore des associations qui œuvrent pour l'enfant handicapé. L'Unicef s'intéresse, également, à la question de mortalité néonatale à plus forte raison que ce volet représente, selon les chiffres de l'orateur, pas moins de 70% de la mortalité infantile. Il évoquera, par ailleurs, la pertinence d'aller vers des modèles d'intégration et d'inclusion des enfants en situation de handicap prônant "le soutien aux familles et aux enfants" appelant à "une plus grande implication de la société civile incluant les institutions qui travaillent sous l'égide de la solidarité". Pour 2017, Marc Lucet parle d'un programme global planifié entre 2016 et 2020 dans lequel "la petite enfance" trouve toute sa place. "Le gouvernement algérien veut absolument universaliser l'accès au préscolaire rapidement et avec un modèle unifié". Pour ce qui est des enfants subsahariens immigrés, il est question, selon le représentant de l'Unicef en Algérie, d'une étude qui atteste "des conditions difficiles dans lesquelles évoluent ces populations" démontrant que "les lois algériennes font que tous les enfants qui se trouvent sur le sol algérien ont droit aux services de santé et à l'éducation". Et pour marquer cet événement, l'Unicef en Algérie a choisi d'associer des jeunes artistes pour réaliser un clip porteur d'un message d'espoir qui incarne l'esprit de cette lutte inlassable et la vision de l'Unicef pour les 70 ans à venir. Celle-ci consiste en "un monde où chaque enfant peut être en bonne santé, en sécurité, instruit, soigné et protégé... et où tous les enfants atteignent leur plein potentiel". Nabila SaIdoun