Le 04 Octobre dernier, l'Algérie s'ouvrait à de nouveaux horizons en lançant le paiement électronique. Achats en ligne, payement par carte, une large panoplie de nouveaux services s'offre aujourd'hui au consommateur. Le principe est très attrayant, mais dans les faits c'est bien plus compliqué que ça en a l'air. Au jour d'aujourd'hui ce service peine à trouver sa place dans notre quotidien, et ce retard coûte cher à l'Algérie. Le commerce électronique c'est quoi ? Le e-commerce comme on l'appelle plus communément, consiste à échanger des biens, des services, de la valeur en général, par l'intermédiaire des réseaux informatiques, principalement internet. Les terminaux (supports) utilisés sont multiples, nous pouvons citer à titre d'exemple : la téléphonie mobile depuis l'avènement du smartphone, les tablettes (iPad, Android), les Smart TV etc... Le commerce électronique couvre trois aspects différents qui sont : . L'information sur le produit. . La prise de commande (achat) . La fidélisation. Le principe est relativement simple, l'utilisateur passe commande via un site internet spécialisé (un réseau en général) et se fait livrer par son fouisseur via différents moyens (entreprises de livraison, courrier, etc...). Le payement peut être effectué avant ou après la livraison selon le fournisseur. Quelle est la valeur du e-commerce dans le monde ? Le marché du e-commerce a été estimé à 2050 milliard de $ pour l'année 2016, selon eMarketeur, un chiffre astronomique qui démontre bien la force de ce segment dans le monde. Toujours selon la même source, le commerce électronique devrait dépasser les 3500 milliards de $ d'ici 2019. (À savoir que ces chiffres ne concernent que les transactions de fournisseur à consommateur : BtoC).
En France, l'e-commerce toucherait les 71 milliards d' € en 2016 (selon BFMbusiness) soit environ 40% du PIB Algérien en 2015. Chez notre voisin Marocain le marché du e-commerce avoisinait les 2,2 milliard de $ en 2015(selon le centre monétaire interbancaire : CMI). Enfin aux USA les chiffres sont à leur image c'est-à-dire hors normes, les estimations prédisent environ 548 milliards de $ avant 2019. Quels moyens sont mis à la disposition du consommateur ? Le paiement électronique a fait officiellement ses débuts le 04 Octobre dernier, tandis que de son côté Algérie poste vient tout juste de lancer son propre service de paiement électronique. Le procédé est relativement simple, le consommateur devra se rapprocher de sa banque ou à présent de la poste afin de demander une carte interbancaire ou CIB. Un code lui sera fourni qui lui permettra Rédigé par : Mohamed Aniss AMRAH de valider sa commande auprès de son fournisseur. Autre détail important avant de transmettre vos coordonnés bancaires, assurez-vous que le fournisseur utilise une page cryptée en HTTPS, et non pas HTTP comme c'est le cas habituellement. La différence entre les deux est simple mais extrêmement importante, les pages en HTTPS utilisent un protocole de navigation sécurisée et spécialement développé pour vous protéger quand vous faites vos achats en ligne. Vous pouvez vérifier cette information et regardant sur votre navigateur internet, en haut à gauche de votre barre d'adresse doit être spécifié le type de cryptage. D'autres moyens de paiement sont mis à la disposition du consommateur, tel que PayPal par exemple. Ce genre de services permet à l'internaute de ne pas transmettre ses vrais coordonnés bancaires au fournisseur. Il suffit juste de créer un compte sur le site de PayPal, et le créditer via votre compte et le tour est joué. Un vide juridique qui tarde à être comblé En marge de la cérémonie d'oblitération de deux timbres-poste consacrés à l'enseignement supérieur et à la recherche scientifique qui s'est tenue en septembre dernier, madame la ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Iman Houda Feraoun, a déclaré, que le projet de loi relatif au e-commerce sera soumis au gouvernement avant la fin de l'année. Le projet de loi ayant pour but de régir les opérations de commerce électronique. Ce texte a été présenté à tous les secteurs concernés par le e-commerce afin qu'il soit enrichi, a-t-elle précisé. Enfin cette dernière a ajouté que ce projet de loi encadrera la relation entre le commerçant et le client dans le monde virtuel, et protégera les deux parties à travers des dispositions de loi. Nous sommes aujourd'hui aux portes de 2017 et ce vide juridique reste béant. Malgré le lancement du payement électronique (e-payement) courant octobre dernier, sans un cadre précis pour définir la nature de la relation client/fournisseur, les risques quant à l'utilisation du commerce électroniques restent conséquents. Preuve en est, le e-commerce en Algérie peine à se développer, là où d'autres pays ont attrapé le train en marche. Autre problème, le taux de bancarisation en Algérie avoisine les 30% (seulement) là ou des pays comme l'Allemagne dépassent les 90% ou comme la France frôlent les 100%. Cette préférence des Algériens pour l'argent liquide handicape fortement le marché du e-commerce. Aujourd'hui un algérien lambda est moins susceptible de faire un achat en ligne que de se déplacer lui-même, même s'il en a la possibilité et que ça lui apporterait énormément d'avantages (gain de temps, d'argent, qualité etc...). À l'instar de tbeznyss.com ou nechrifnet.com, beaucoup s'y sont attelés mais peu ont réussi. Seul acteur majeur du secteur actuellement, Jumia.dz, lui aussi peine à décoller, malgré une interface très intuitive, un service de livraison à domicile des produits et de nourriture, le pourcentage de retours reste important, les acheteurs refusant de s'acquitter de leur note. La gamme de produits quant à elle se veut large mais reste perfectible. L'innovation et la jeunesse à la rescousse Aujourd'hui L'absence de culture digitale en Algérie pose réellement problème. Les gens ne sont pas habitués à aller faire leurs achats sur internet et préfèrent se déplacer eux-mêmes. Une des solutions les plus plausibles à ce manquement est l'entrepreneuriat. On dénote un certain engouement pour ce domaine depuis quelques années, particulièrement l'entrepreneuriat digital. Injaz El-Djazair, Les Webdays d'Oran, Algéria Web Awards, Algeria 2.0, sont quelques exemples de l'activité qui se crée autour de l'entrepreneuriat et qui augure un avenir florissant pour le web Algérien et pourquoi pas le e-commerce en général. Dans un contexte de crise, l'Algérie aura fortement besoin des jeunes entrepreneurs qui ont la volonté d'aider leur pays à avancer, tout en apportant leur grain de folie et leurs innovations à une production locale bien terne. Le mot de la fin se fera sous forme de souhait. Celui que la jeunesse Algérienne montre toute l'étendue de ses talents, dans un marché quasi vierge qui n'attend qu'à être exploité. Mohamed Aniss AMRAH (Soleil HEC/Rédaction Numérique de "Liberté")