Selon le réalisateur, ce "mépris" de la part du responsable de ce secteur a eu un impact négatif sur la campagne de promotion aux Etats-Unis. Le réalisateur du film Le Puits, Lotfi Bouchouchi, a animé une conférence de presse mercredi pour évoquer la promotion de son produit et les difficultés qu'il y a rencontrées. Il a déploré notamment le peu de soutien du ministère de la Culture. "Nous n'avons reçu aucun soutien financier de la part du ministère de la Culture. La participation de Azzedine Mihoubi dans la promotion du Puits aux oscars était timide", a martelé Lotfi Bouchouchi. "Pour la sortie nationale et internationale de mon film, j'ai dû me débrouiller avec mes propres moyens", a déclaré Bouchouchi, qui a clos mercredi la première étape de la campagne de promotion de son œuvre. Lors de cette rencontre, le réalisateur a fait le bilan de cette campagne, il est revenu également sur la projection aux USA et sur les "promesses non tenues" par les décideurs dans le secteur culturel. À propos de la projection du long métrage à New York et à Los Angeles, il nous a confié en marge de la conférence de presse que "ces diffusions ont eu du succès, la salle du consulat algérien à New York était pleine lors des deux séances. En plus, des votants américains étaient présents à ces projections", a-t-il informé. À propos de la campagne de promotion nationale du Puits, le réalisateur était plutôt mécontent, car Azzedine Mihoubi a "failli" à ses promesses. "Le ministère de la Culture devait m'accompagner pour la sortie nationale du film. M. Mihoubi a donné des instructions express aux différentes maisons de culture pour la diffusion du long métrage. Mais ces établissements se sont exécutés des semaines plus tard, alors que j'avais déjà entamé la promo", a-t-il expliqué. Et d'ajouter : "Pour la distribution du Puits dans les wilayas, la campagne a été réalisée par une dizaine de personnes, et cela n'est pas suffisant." Pour rappel, Le Puits a été sélectionné pour les oscars 2017, dans la catégorie "meilleur film en langue étrangère". À cet effet, Bouchouchi devait faire la promo de son film pour se faire remarquer et attirer l'attention des votants américains de l'Académie des oscars. Mais pour atteindre ses objectifs, le réalisateur avait besoin d'appui, d'encouragements et de gros moyens financiers pour pouvoir rivaliser avec les 80 productions internationales retenues lors de cette première phase de sélection. Au sujet de l'apport financier pour la projection du film aux USA, Bouchouchi a indiqué que le ministère devait participer, avec l'appui de quelques opérateurs privés. "J'ai été subventionné seulement par quelques entreprises étatiques et privées, comme l'ONDA et Cevital. Malgré ces aides, ça reste insuffisant !" Et de raconter : "Lors d'une projection à l'Opéra, pour le soutien du film, il était mentionné sur les invitations que cet événement est inscrit sous le haut patronage du président de la République. Cela veut dire que le Premier ministre et le président ont donné instruction pour suivre le film, et malgré ça je n'ai eu aucun soutien du ministère de la Culture !" Selon le réalisateur, ce "mépris" de la part du responsable de ce secteur a eu un impact négatif sur la campagne de promotion aux Etats-Unis. "La promo du Puits en a pris un coup ! Nous avons déployé tous les moyens possibles pour que le film ait une visibilité et la chance d'être sélectionné. Avec plus de moyens financiers, nous aurions eu dix fois plus de chance d'y arriver", a-t-il regretté, tout en soulignant : "J'ai dû emprunter de l'argent pour la réalisation de cette campagne. Si je suis pris en short list, je ne pourrai pas y aller. Car il faudrait réaliser une promo deux fois plus importante que la première." Et de conclure : "Je ne partirai pas sans argent, il faut que je sois sponsorisé." Hana Menasria