Pour sa dernière sortie médiatique à la Maison-Blanche, le président Barack Obama a mis en garde son successeur républicain, Donald Trump, contre l'intention de Vladimir Poutine d'affaiblir les Etats-Unis comme il fait avec l'Europe. Vladimir Poutine est au centre des préoccupations de la Maison Blanche, notamment après que le FBI ait conforté la CIA dans ses conclusions sur une intervention de la Russie dans l'élection américaine. C'est ce qui ressort des déclarations de Barack Obama lors de sa conférence de presse vendredi soir en sa qualité de président des Etats-Unis. Il a promis d'envoyer un "message clair" à la Russie après les cyber-attaques qui ont perturbé l'élection américaine. Avant de quitter le bureau ovale, il a appelé son successeur républicain Donald Trump à placer l'intérêt du pays avant les querelles partisanes. Pour rappel, ce dernier a rejeté non seulement les conclusions des services de renseignement rendues publiques, mais également une évaluation secrète de la CIA selon laquelle Moscou a effectué ces piratages dans le but précis de le faire gagner. Désignant le chef du Kremlin comme responsable des piratages de ces derniers mois, en affirmant que "pas grand chose ne se passe en Russie sans l'aval de Vladimir Poutine", le président américain est toutefois resté évasif sur la nature de sa riposte à venir après les conclusions "unanimes" du renseignement américain visant Moscou. La Russie "est un pays plus petit, un pays plus faible", a lancé Barack Obama dans une formule qui devrait à coup sûr faire bondir son homologue russe, "mais ils peuvent nous affecter si nous oublions qui nous sommes", a-t-il ajouté. "M. Poutine peut nous affaiblir, comme il tente d'affaiblir l'Europe, si nous commençons à admettre l'idée qu'il est acceptable d'intimider la presse, ou d'enfermer les dissidents", a souligné le président américain. Dans la foulée, il a aussi révélé avoir demandé directement en septembre, en marge d'un sommet du G20 en Chine, à Vladimir Poutine de "cesser" les cyber-attaques, au risque de "conséquences sérieuses s'il ne le faisait pas". Le recours à d'éventuelles sanctions contre des cadres du régime russe fait partie des options possibles pour l'exécutif américain. Il placerait Donald Trump dans une position difficile une fois au pouvoir, car les supprimer d'un trait de plume nourrirait les accusations d'une trop grande proximité avec Moscou, une posture qui crée des remous au sein du parti républicain. Assurant entretenir des relations "cordiales" avec son successeur, Barack Obama l'a encouragé à faire preuve, en politique étrangère, de cohérence dans la durée sur des dossiers aussi sensibles que les relations entre Taïwan et la Chine. Réagissant à ces accusations, Moscou a riposté par la voix du porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, en marge du déplacement de Vladimir Poutine à Tokyo. "Il faut soit cesser d'en parler, soit apporter enfin des preuves. Sinon, tout ça est plus qu'indécent", a-t-il déclaré. Merzak Tigrine