Résumé : Kader réussit à se débarrasser de ses cordes et à se libérer. Khadidja est ligotée à son tour. L'homme prend l'enfant et quitte les lieux. Entre-temps, la police continuait ses recherches. En vain. Le commissaire reprend l'affaire en main. Cette affaire le rendait perplexe. D'habitude, lors de ces rapts d'enfants qui devenaient légion ces derniers temps, on est vite fixé sur le sort du kidnappé : ou bien on retrouvait son corps, ou alors on tombait rapidement sur une piste sérieuse pour remonter jusqu'à lui. Mais dans le cas de Choukri, toutes les investigations revenaient vers ce vieux couple qui s'était volatilisé. Il se lève et arpente son bureau. La veille, Racim, le père de l'enfant, lui avait confirmé que le maillot bleu, trouvé au domicile de ces sexagénaires, était bien celui de son fils. Encore une fois, il avait eu la certitude que ses agents avaient bien mené leur enquête. Hélas ! Jusque-là, hormis ces informations qui ne rassuraient pas pour autant, il demeure sceptique quant à l'épilogue de cette affaire. Il prend une cigarette et l'allume d'une main nerveuse, avant de tirer une longue bouffée. Il rejette un nuage de fumée qui embrouillera sa vue durant quelques secondes, puis revient se rasseoir devant son bureau. La nuit dernière, il n'avait pu trouver le sommeil. Il avait passé des heures à ressasser tous les détails dans le but de trouver un indice indicateur. Ce fut peine perdue, car le jour s'était levé, trop tôt à son goût, et il avait dû quitter le lit pour se rendre au boulot. Quelques affaires, sans grande importance, avaient retenu son attention durant les premières heures de la matinée. Un jeune récidiviste avait encore agressé une femme pour lui voler son sac. Un conducteur, ivre mort, avait heurté un piéton, une prostituée avait été balafrée par un malfrat, etc. Il avait lu les derniers rapports avant de les transmettre aux services concernés. On était déjà à la mi-journée, et sa secrétaire était sortie pour déjeuner. Il avait alors arpenté les bureaux, avant de se décider à aller prendre un café. En début d'après-midi, on vint lui annoncer qu'un journaliste voulait le voir justement au sujet du rapt de Choukri. Mais il refusera de le recevoir. La presse avait accaparé l'affaire, et les spéculations entre quotidiens allaient bon train. C'était à qui décrochera le scoop le plus ahurissant. Il soupire. Les gens aiment le sensationnel sans se préoccuper des peines d'autrui. Racim lui avait révélé que Narimène, sa femme, était enceinte et qu'elle avait frôlé une dépression ! Khaled, le commissaire, se remet à tirer sur sa cigarette. Ce jeune couple ne méritait pas ce qui lui arrivait. Ah ! s'il pouvait mettre la main sur ces vieux kidnappeurs et récupérer l'enfant ! Mais enfin ces sexagénaires ont bien élu domicile quelque part ! Ce n'est pas à un vieux routier comme lui qu'on va la faire cette fois-ci ! Aussi longtemps qu'il pouvait remonter dans le temps, il ne se rappelait pas avoir vécu une affaire aussi rocambolesque que celle-ci. Certes, il avait eu du fil à retordre avec des cas compliqués, mais il ne lui avait pas fallu longtemps pour en venir à bout. Il écrase sa cigarette dans un cendrier et passe la main sur son visage fatigué. Le manque de sommeil se faisait ressentir, et sa tête menaçait d'exploser. Il se verse un café et se laisse aller contre son siège. Il retrouvera le petit. Il retrouvera Choukri, ne cessait-il de se répéter. Sa détermination était telle qu'il donne un coup de poing rageur sur son bureau, reversant son café sur ses dossiers et éclaboussant ses vêtements. La journée tirait à sa fin. Racim passe un dernier coup de fil et met quelques dossiers dans son cartable. Il était temps de rentrer. La réunion avec ses collaborateurs s'était éternisée, et il avait à peine pu glaner quelques minutes pour prendre des nouvelles de son épouse. (À suivre) Y. H.