En marge de l'ouverture des rencontres cinématographiques de Hassi Messaoud, l'acteur égyptien de renommée internationale, Khaled Abu Naga, qui a été honoré lors de cette première édition, s'est prêté au jeu des questions-réponses avec les journalistes. Lors de ce point de presse, le comédien est revenu sur cette manifestation, première du genre en Algérie, sur la coproduction cinématographique et le rapport des films arabes avec les oscars. À propos de sa participation à ces journées dédiées aux œuvres présélectionnées aux oscars, l'icône du 7e art arabe a indiqué : "Je suis très content d'être à Hassi Messaoud. Il y a quelques jours, j'étais à Gabès (journées du film amateur, ndlr), au sud de la Tunisie. Ce genre d'évènements encourage la production cinématographique." Et d'ajouter : "Cette rencontre, qui se déroule dans une ville pétrolière, est une bonne chose pour relancer la culture. Il faut soutenir toutes les manifestations culturelles qui sont organisées du nord au sud, et ce, dans les grandes ou petites villes." D'ailleurs, le comédien a insisté sur l'importance du secteur culturel dans les pays arabes, car "la meilleure arme contre l'extrémisme est la culture. À travers le cinéma, la musique et l'art, nous pouvons lutter contre le terrorisme et la violence. Et ce sont les artistes qui peuvent combattre ces fléaux", a-t-il précisé. Sur la question de la coproduction cinématographique entre les pays arabes, un domaine quasi inexistant, Khaled Abu Naga est revenu sur sa propre expérience en déclarant : "J'ai une grande expérience dans la coproduction. Dans le film palestinien Ouyoun Haramia, l'œuvre a vu la participation de comédiens de différentes nationalités, à l'instar de l'Algérienne Souad Massi. Ce long métrage, qui a été proposé aux oscars, est une vraie coproduction internationale. Ce film représente pour moi une expérience très importante dans ma carrière." Concernant les problèmes des coproductions, la vedette égyptienne a soutenu que "les gens du métier évoquent ce manque dans ce secteur. Mais, aujourd'hui, les grandes difficultés sont au niveau de la distribution. Par exemple pour les films tunisiens ou algériens, les distributeurs sont sceptiques sur leur diffusion en Egypte, car l'accent pose problème." À cet effet, le comédien a proposé l'instauration d'"une union entre les pays arabes dans le domaine de la distribution et la production cinématographique, et ce, même s'il faut démarrer avec un petit budget." Et de renchérir : "Il devrait y avoir une coopération pour protéger les œuvres, et créer une loi de diffusions en imposant un quota de distribution de films étrangers à la télé et au ciné, comme cela se fait en Europe." Par ailleurs, au sujet de cette édition dédiée aux films arabes présélectionnés aux oscars, Khaled Abu Naga estime que cette cérémonie "n'est pas très importante, car c'est un évènement qui cible le cinéma américain, et il n'y a qu'une seule récompense pour les films étrangers. En revanche, les festivals internationaux, à l'instar de Cannes, Toronto, et Berlin, permettent une meilleure visibilité aux œuvres proposées", a-t-il signalé. H. M.