Les nouveaux chiffres du commerce extérieur de l'Algérie dévoilés par les Douanes algériennes sont alarmants. Le déficit commercial se creuse sensiblement. Il a atteint 17,2 milliards de dollars sur les 11 premiers mois de l'année 2016, contre un déficit de 15,39 milliards de dollars à la même période de 2015, soit une hausse du déficit de 11,76%, selon les données du Centre national de l'informatique et des statistiques des douanes (Cnis), reprises par l'APS. Les exportations ont reculé à 25,58 milliards de dollars durant les onze premiers mois de l'année en cours contre 32,06 milliards sur la même période de l'année passée, soit un recul de 6,48 milliards de dollars (-20,22%). Les importations ont également baissé mais à un moindre rythme par rapport aux exportations en s'établissant à 42,78 milliards de dollars contre 47,45 milliards de dollars durant la même période de l'année écoulée, soit une baisse de 4,67 milliards de dollars (-9,85%). Les exportations n'ont couvert, à fin novembre, qu'à hauteur de 60% les importations contre 68% à la même période de 2015 (108% et 118% respectivement en 2014 et 2013). Ce constat s'explique évidement par la situation que vivent les marchés pétroliers. Le prix du panier du pétrole brut de l'Opep a perdu 24% de sa valeur durant les 10 premiers mois de l'année. En conséquence, les exportations des hydrocarbures, qui ont représenté 93,97% du total des exportations, ont été évaluées à 24,03 milliards de dollars contre 30,3 milliards de dollars à la même période de l'année passée, en baisse de 6,26 milliards de dollars (-20,66%). Même les exportations hors hydrocarbures (6,03% du montant global des exportations), ont diminué à 1,54 milliard de dollars contre 1,76 milliard usd (-12,7%). Les exportations hors hydrocarbures sont composées des demi-produits avec 1,12 milliard de dollars (contre 1,42 milliard de dollars), des biens alimentaires avec 281 millions dollars (contre 220 millions de dollars), des produits bruts avec 75 millions dollars (contre 97 millions de dollars), des biens d'équipements industriels avec 48 millions de dollars (contre 18 millions de dollars) et des biens de consommation non alimentaires avec 15 millions de dollars (contre 11 millions de dollars). Pour ce qui est des importations, tous les groupes de produits ont connu une baisse entre début janvier et fin novembre de l'année en cours, sauf pour les produits bruts qui ont connu une hausse de 0,21%. Les importations des produits alimentaires ont ainsi reculé à 7,53 milliards de dollars (contre 8,49 milliards de dollars), les biens d'équipement industriels à 14,07 milliards de dollars (contre 15,62 milliards de dollars), les biens d'équipement agricoles à 460 millions dollars (contre 618 millions dollars), les demi-produits à 10,5 milliards de dollars (contre 11,03 milliards), les produits bruts à 1,41 milliard de dollars (contre 1,40 milliard de dollars) et les biens de consommation non alimentaires à 7,58 milliards de dollars (contre 7,96 milliards de dollars). L'aggravation du déficit des paiements conduira inévitablement à l'amenuisement des réserves de change. Le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Loukal, a indiqué, le 3 décembre dernier, que les réserves de change de l'Algérie devraient clôturer l'année 2016 entre 117 et 118 milliards de dollars, contre 119 milliards de dollars à fin octobre dernier. "Le maintien des réserves à ces niveaux dépend de l'amélioration des cours de pétrole, de la réduction des importations et de la poursuite de la stabilisation du dollar", avait-il expliqué. Pour rappel, les réserves de change étaient de 121,9 milliards de dollars à fin septembre 2016 et de 129 milliards de dollars à fin juin 2016.