Les Etats-Unis se sentent toujours vulnérables à une attaque terroriste et s'inquiètent de menaces visant des “cibles faciles” telles que des salles de cinéma, des restaurants ou des écoles que pourrait viser l'islamiste jordanien Abou Moussab al Zarqaoui au nom d'Al Qaïda. “Nous savons qu'Al Qaïda n'a pas abandonné ses aspirations à viser des cibles dans le pays”, a déclaré ce week-end le conseiller du président George W. Bush à la sécurité nationale, Stephen Hadley, confirmant que des menaces visant des restaurants, des écoles ou des salles de cinéma étaient vraisemblables. Zarqaoui a évoqué des attentats contre de telles cibles, a affirmé un de ses anciens adjoints cité dans une note aux agences de sécurité américaines, selon le magazine américain Time. Il y a deux semaines, un responsable antiterroriste américain avait affirmé sous le couvert de l'anonymat que le dirigeant d'Al Qaïda, Oussama Ben Laden, aurait demandé à Zarqaoui, qu'il avait adoubé en décembre comme chef du réseau terroriste en Irak de s'impliquer dans des attaques visant le territoire américain. La source citée par Time a également déclaré que Zarqaoui avait envisagé d'entrer aux Etats-Unis via le Mexique après avoir obtenu un visa du Honduras et que les attaques auraient déjà commencé s'il n'y avait pas “un manque de volontaires kamikazes”. Le directeur de la CIA, Porter Goss, a estimé le 16 février que le réseau Al Qaïda était toujours “dangereux” et que la “menace terroriste visant les Etats-Unis sur leur territoire et à l'étranger persistait”. Le lendemain de cette déclaration, le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld affirmait que les renseignements américains montraient que des islamistes liés à Al Qaïda préparaient des attaques aux Etats-Unis et ailleurs. De son côté, le directeur du FBI, Robert Mueller, a fait part d'informations montrant l'intention d'Al Qaïda “d'obtenir et d'utiliser des matériaux chimiques, biologiques, radiologiques, nucléaires ou des explosifs à haute énergie” dans des attentats contre les Etats-Unis. Les autorités américaines continuent aussi à s'interroger sur l'existence éventuelle aux Etats-Unis de cellules dormantes, malgré l'absence d'éléments confirmant ces craintes. Toutes ces mises en garde circulent alors que le secteur aérien aux Etats-Unis reste vulnérable aux attaques terroristes, selon un rapport confidentiel du FBI et du département à la Sécurité intérieure cité par le quotidien New York Times lundi. Alors que la sécurité s'est améliorée pour les avions de ligne et les grands aéroports commerciaux, des terroristes pourraient être tentés de louer ou de voler des hélicoptères ou des avions d'affaires sur de petits aéroports. Le rapport confidentiel s'inquiète aussi de la vulnérabilité des trains, des ports, des sites industriels chimiques et des centrales nucléaires. R. I. /Agences